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UNCTAD eCommerce Week 2022: Opening session

Statement by Isabelle Durant, Deputy Secretary-General of UNCTAD

UNCTAD eCommerce Week 2022: Opening session

Geneva
25 April 2022

Madame l'Ambassadrice,

Chère Amina,

Excellences,

Mesdames et Messieurs les délégués,

Chers intervenants,

Amis et collègues,

Mesdames et Messieurs,

C'est avec grand plaisir que je vous souhaite la bienvenue à l'édition 2022 de la Semaine du commerce électronique.

C'est la septième fois que la CNUCED l'organise à Genève. Depuis sa première édition, l'économie numérique a connu une évolution fulgurante et a augmenté sa part dans le PIB. Selon la façon dont on la considère et la mesure, cette part peut aller jusqu’à 30 % du PIB.

Les chaines de blocs, l'analyse des données, l'intelligence artificielle, l'internet des objets, l'automatisation et la robotique, le cloud computing, pour n'en citer que quelques-uns, sont autant de domaines qui ont profondément transformé nos sociétés et nos économies.

La pandémie a encore fait faire un bond à cette révolution numérique : les ventes en ligne représentent une part croissante de l'ensemble des ventes au détail ; le télétravail et les téléconférences font désormais partie de notre mode de travail et d'interaction ; nous constatons une dépendance beaucoup plus grande à l'égard des services fournis par voie numérique ; de nouvelles applications ont été développées pour la recherche de contacts ; le partage des données a été essentiel pour le développement rapide de vaccins.....

Car oui, les données sont désormais au cœur de l'économie numérique.

Les données sont la ressource de base d'une nouvelle chaîne de valeur. Elles sont collectées, stockées, analysées et transformées en intelligence artificielle, puis vendues. Ce marché des données est immense. Mais nous savons que la répartition géographique des plateformes en fonction de leur capitalisation boursière est très inégale. En outre, cette concentration des grandes plateformes et de leurs bénéfices en Chine et aux USA ne correspond pas vraiment aux clivages traditionnels Nord-Sud.

Cette fracture numérique a plusieurs dimensions. Aujourd'hui, à la fracture liée à la connectivité s'ajoute une fracture émergente en matière de données, qui reflète de grandes différences entre les pays et au sein de ceux-ci quant à leur capacité à exploiter les données. Ceux qui ne peuvent transformer en intelligence artificielle et en opportunités commerciales les données laissées par les traces de leurs usagers en opportunités ont clairement désavantagés. Ils sont en effet dans l’incapacité d’utiliser ces données dans le cadre de leur développement économique et social.

Le thème de la semaine du commerce électronique de cette année a été précisément choisi pour souligner l'importance des données et des flux de données transfrontaliers pour le développement socio-économique. Comme beaucoup d'entre vous s'en souviennent peut-être, c'était également le sujet du rapport sur l'économie numérique de l'année dernière.

Mesdames et Messieurs,

L'ère numérique appelle de profondes transformations de nos cadres juridiques et fiscaux, de nos politiques de concurrence et de protection des consommateurs mais aussi toute la logistique commerciale et indirectement l’esprit d’entreprendre. Les négociations commerciales doivent elles aussi s’adapter à cette nouvelle ère, en particulier en ce qui concerne le commerce électronique.  

Cependant, soyons bien conscients que le développement numérique n'est pas neutre d’un point de vue écologique. Le numérique coûte à l'environnement. Chaque fois que nous téléchargeons un courriel, nous contribuons au réchauffement de la planète. Chaque fois que nous tweetons, faisons une recherche, consultons une page web, nous créons de la pollution. Le numérique est donc paradoxalement physique. Les centres de données ne sont pas dans le « cloud ». Ils sont sur terre, dans des bâtiments physiques massifs remplis d'ordinateurs très consommateurs d'énergie. Cela semble invisible. Cela semble bon marché et gratuit, mais ce ne l'est pas. C'est aussi une chose que nous devons prendre sérieusement en considération dans la manière de développer et d'utiliser les outils numériques. Et une de nos sessions évoquera cette question.

Des décisions stratégiques sont nécessaires concernant le stockage des données, les paiements numériques, la disponibilité des compétences. Et quelle que soit la question abordée, nous devons veiller à ce qu'elle soit liée au développement durable.

Au cours de cette semaine, vous aurez la possibilité de choisir parmi 100 sessions, ce qui en fait la plus grande semaine du commerce électronique à ce jour. Je tiens à exprimer ma sincère reconnaissance à tous nos partenaires organisateurs de sessions cette année. Ils représentent un large éventail de gouvernements, d'organisations internationales, d'organismes du secteur privé et de la société civile. Il n'aurait pas été possible de produire un programme aussi riche et varié sans ces nombreuses et fructueuses collaborations.

Nous tenons également à remercier tout particulièrement nos partenaires de l'initiative eTrade for all. Cette année, 31 des 34 membres de l'initiative eTrade for all contribuent activement à au moins une des sessions. C'est ce que j'appelle un partenariat en action. Je suis particulièrement heureuse qu'un certain nombre d'organisations partenaires soient représentées au plus haut niveau. Pour ceux d'entre vous qui souhaitent en savoir plus sur l'initiative eTrade for all et ses membres, je vous invite à participer à la session de haut niveau demain matin (heure de Genève).

L'un de nos proches partenaires dans ce contexte est la Fondation Diplo. Je suis très heureuse que Jovan Kubalija, son directeur exécutif, se soit joint à nous aujourd'hui.

J'ai également le plaisir d'annoncer que la Chambre de commerce internationale, représentée ici par son secrétaire général, deviendra le partenaire officiel du secteur privé pour l'initiative eTrade for all.  Nous sommes heureux d'avoir conclu un accord avec la CCI pour représenter le secteur privé dans le contexte du eTrade for all.

La plupart des sessions seront entièrement virtuelles. Cela signifie que des personnes du monde entier pourront se connecter. Les rénovations actuelles du Palais des Nations, ici à Genève, et la persistance de la pandémie de COVID-19 ont limité notre capacité à inviter tous les participants à assister physiquement cette année.

Je saisis également cette occasion pour mentionner la cinquième session du Groupe intergouvernemental d'experts sur le commerce électronique et l'économie numérique, qui se déroulera du 27 au 29 avril en mode hybride. Elle sera consacrée cette fois au rôle de la numérisation pendant la pandémie de COVID-19 et dans la phase de reprise.

En ces temps difficiles, il est plus important que jamais d'unir nos forces et de chercher des moyens de collaborer. C'est précisément ce que nous allons faire dans les prochains jours et le succès de cette semaine dépendra dans une large mesure de tout ce que chaque organisateur de session, partenaire ou participant y apportera. Une modalité de travail et de partager qui est au cœur l’approche open source que nous voulons privilégier.

Profitez bien de cette semaine, cherchez et trouvez des terrains d’entente, des idées partagées et des solutions innovantes pour faire de l’économie numérique un vecteur de prospérité partagée. C’est ce que nous pouvons tous nous souhaiter les uns aux autres. C’est en tous cas le vœu le plus cher de toute l’équipe qui, depuis des mois, est à la préparation de cette semaine

Merci à tous de votre attention de bon travail.