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Les pays africains se penchent sur les moyens de rendre les échanges commerciaux internationaux moins coûteux, plus rapides et plus faciles : un forum qui fera date


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2018/042
Les pays africains se penchent sur les moyens de rendre les échanges commerciaux internationaux moins coûteux, plus rapides et plus faciles : un forum qui fera date

Geneva, Suisse, 26 novembre 2018

Les pays africains se réuniront à Addis-Abeba du 27 au 29 novembre à l’occasion du premier Forum africain des comités nationaux de facilitation des échanges, pour réfléchir aux moyens de réduire le coût, les délais et la complexité du commerce interrégional et international de marchandises.

Cet événement sans précédent est organisé par la CNUCED avec sept organisations partenaires. Il intervient à un moment où les pays africains intensifient leurs efforts pour faciliter le commerce après l’entrée en vigueur, en février 2017, de l’Accord sur la facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à l’heure où ils se préparent à appliquer l’Accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine signé en mars 2018.

« L’OMC estime que les pays en développement supportent aujourd’hui des coûts commerciaux astronomiques équivalant à des droits de douane de 219 %. Cette situation est néfaste pour l’Afrique », a indiqué Mukhisa Kituyi, Secrétaire général de la CNUCED. « La CNUCED soutient depuis plusieurs décennies l’action menée par les pays africains pour faciliter le commerce, notamment au moyen de ses systèmes douaniers automatisés SYDONIA et de ses programmes de renforcement des capacités. Ce travail la conduit aujourd’hui à apporter un soutien aux institutions qui peuvent rendre le commerce plus profitable pour tous ; or, les comités nationaux de facilitation des échanges sont appelés à susciter les changements nécessaires pour stimuler le commerce international des pays en développement. »

Une disposition essentielle de l’Accord sur la facilitation des échanges impose à toutes les parties de mettre en place un comité national de facilitation des échanges composé d’acteurs publics et privés, « pour faciliter à la fois la coordination et la mise en œuvre des dispositions [de l’]accord au plan interne ».

S’ils disposent de comités efficaces, les pays pourront rendre les échanges plus faciles, plus rapides et moins coûteux. La mise en œuvre intégrale de l’Accord sur la facilitation des échanges permettrait aux pays en développement et tout particulièrement aux pays les moins avancés (qui se trouvent pour la plupart en Afrique subsaharienne) de faire baisser les coûts commerciaux, dans une proportion qui pourrait atteindre 15 %.

Outre qu’elles stimulent le commerce, des mesures de facilitation bien mises en œuvre accroissent l’efficacité du recouvrement des recettes et des contrôles de conformité (par exemple en améliorant la sécurité sanitaire des aliments) et contribuent ainsi à rationaliser le fonctionnement des organismes gouvernementaux.

Les réformes de facilitation du commerce aident les petits commerçants transfrontaliers, qui sont souvent des femmes, à rejoindre le secteur formel. Elles rendent les activités économiques plus transparentes et responsables et favorisent la bonne gouvernance.  Créatrices d’emplois de meilleure qualité, elles renforcent aussi les capacités en matière de technologies de l’information et, de manière générale, modernisent les sociétés grâce à leurs effets positifs sur l’efficacité de l’administration. Elles sont nécessaires aux pays en développement pour leur intégration aux chaînes de valeur mondiales et pour sortir de la pauvreté grâce au commerce.

Parce qu’elles contribuent concrètement au développement humain et au développement des entreprises et des institutions et qu’elles favorisent la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les réformes de facilitation du commerce bénéficient à tous.

Pour que ces effets positifs se concrétisent, il est toutefois essentiel que l’Accord sur la facilitation des échanges soit mis en œuvre comme prévu. Selon l’OMC, 60 % des engagements pris dans le cadre de l’Accord avaient été mis en œuvre en octobre 2018, mais si on ventile cette donnée selon le degré de développement, on voit apparaître une situation bien différente : les pays développés avaient exécuté 100 % de leurs engagements, les pays en développement 60 %, et les pays les moins avancés seulement 22 %.

En prévision de cette disparité, l’Accord comporte des dispositions importantes et novatrices sur le traitement spécial et différencié qui permettent aux pays en développement de définir leur propre calendrier d’exécution et, au besoin, de recevoir un appui à sa mise en œuvre.

« Comme il leur permettra de partager leurs expériences et d’en tirer des enseignements sur leurs problèmes communs, en présence des partenaires de développement, le Forum donnera aux pays participants des outils pour intensifier leurs efforts visant à faciliter le commerce », a dit Shamika N. Sirimanne, directrice de la Division de la technologie et de la logistique de la CNUCED.

« Fruit d’une collaboration étroite entre différentes organisations multilatérales et internationales, le Forum bénéficie en outre du soutien de plusieurs donateurs bilatéraux, a t-elle ajouté. Il illustre bien les efforts de collaboration que déploient ces institutions et ces donateurs pour aider les pays en développement et les pays les moins avancés à participer au commerce mondialisé. »

Organisée sur trois jours, cette manifestation portera notamment sur les thèmes suivants : rôle des organisations régionales africaines, rôle des comités nationaux de facilitation des échanges dans la mise en œuvre des dispositions relatives à la facilitation du commerce de l’Accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine, initiatives de dématérialisation des procédures aux points d’entrée, participation du secteur privé aux activités des comités nationaux de facilitation des échanges, coordination des organismes présents aux frontières et rôle des couloirs de transit.

Des séances seront également consacrées à la dimension du genre dans le commerce transfrontière et à l’application des technologies numériques aux futures modalités du commerce, prenant en compte la place croissante qu’occupe le commerce électronique dans les échanges internationaux.

Le forum est coorganisé par les organismes suivants :

• CNUCED ;
• Commission économique pour l’Afrique ;
• Centre pour la facilitation du commerce et les transactions électroniques de la Commission économique pour l’Europe ;
• Centre du commerce international ;
• Groupe de la Banque mondiale ;
• Organisation mondiale du commerce ;
• Organisation mondiale des douanes ;
• Alliance mondiale pour la facilitation des échanges.

L’organisation du Forum a été rendue possible par le soutien des donateurs suivants :

• Secrétariat du Commonwealth ;
• Union européenne ;
• Agence danoise pour le développement international du Ministère des affaires étrangères du Danemark ;
• Gouvernement finlandais ;
• Banque islamique de développement.

Le premier Forum africain des comités nationaux de facilitation des échanges se tiendra au Centre de conférences de la Commission économique pour l’Afrique, moins de deux ans après l’organisation d’un forum international sur le même thème à Genève, en janvier 2017.