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L’investissement étranger direct en Afrique reste vigoureux, notamment grâce aux investissements intra-africains, selon un rapport de la CNUCED


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2014/024
L’investissement étranger direct en Afrique reste vigoureux, notamment grâce aux investissements intra-africains, selon un rapport de la CNUCED

Geneva, Suisse, 24 juin 2014

​Les entrées d’investissement direct étranger (IED) en Afrique ont augmenté de 4 %, représentant au total 57 milliards de dollars en 2013, ce qui s’explique notamment par les investissements internationaux et régionaux visant à tirer parti de nouveaux débouchés ainsi que par les investissements dans les infrastructures, selon le World Investment Report 20141 (Rapport sur l’investissement dans le monde 2014) de la CNUCED.

Le Rapport, sous-titré Investing in the SDGs: An Action Plan (L’investissement au service des ODD: un plan d’action), présente les données les plus récentes sur l’investissement dans le monde et s’intéresse à la réalisation des futurs objectifs de développement durable.

On s’attend à ce que la croissance économique et démographique reste forte en Afrique et continue d’y attirer les investisseurs à la recherche de nouveaux débouchés commerciaux dans les secteurs des biens de consommation. Les investissements intrarégionaux sont en hausse, la majeure partie des sorties d’IED étant destinées à d’autres pays du continent. Cette dynamique ouvre la voie à une intégration régionale fondée sur l’investissement.

Se chiffrant à 15,5 milliards de dollars, les entrées d’IED en Afrique du Nord ont diminué de 7 %. Dans l’ensemble, l’IED dans la région reste cependant relativement fort, et les investisseurs semblent disposés à y revenir. En Égypte, le montant des IED − 5,6 milliards de dollars − a diminué de 19 % mais demeure le plus élevé en Afrique du Nord (fig. 1). La plupart des pays voisins ont enregistré une hausse des investissements étrangers. Le Maroc et le Soudan ont tous deux réussi à attirer plus de 3 milliards de dollars d’investissement.

En Afrique de l’Ouest, les entrées d’IED se sont établies à 14,2 milliards de dollars, ce qui représente une baisse de 14 %, due en grande partie à la diminution des IED au Nigéria. Ayant commencé à produire du pétrole en 2013, le Ghana, le Gabon et la Côte d’Ivoire ont en revanche reçu des investissements considérables de la part de sociétés transnationales (STN) étrangères. L’Afrique centrale a accueilli 8,2 milliards de dollars d’IED, en recul de 18 % par rapport à l’année précédente.

Les investissements étrangers directs en Afrique de l’Est ont augmenté de 15 % pour atteindre 6,2 milliards de dollars, du fait de l’augmentation des entrées d’IED au Kenya et en Éthiopie. Le Kenya est en train de devenir un centre d’affaires privilégié, non seulement pour la prospection pétrolière et gazière dans la sous-région, mais également en matière de production industrielle et de services de transport. L’Éthiopie suit une stratégie industrielle visant à attirer des capitaux asiatiques pour développer son secteur manufacturier.

En Afrique australe, les entrées d’IED ont presque doublé, leur volume étant passé à 13 milliards de dollars, ce qui s’explique surtout par des entrées sans précédent en Afrique du Sud et au Mozambique (fig. 1). Dans ces deux pays, cela est attribuable avant tout à l’investissement dans les infrastructures. Au Mozambique, l’investissement dans le secteur du gaz a également joué un rôle.

Les investissements intra-africains augmentent, notamment du fait des STN établies en Afrique du Sud, au Kenya et au Nigéria. De 2009 à 2013, 18 % des annonces d’investissements étrangers de création de capacités provenaient de pays africains, contre moins de 10 % pendant la période 2003-2008 (fig. 2). Pour de nombreux petits pays africains − notamment des pays sans littoral et des pays n’exportant pas de pétrole − l’IED intrarégional est une source importante de capital étranger.

Les projets intra-africains se concentrent dans le secteur manufacturier et le secteur des services (fig. 3). L’investissement intrarégional est susceptible de contribuer au développement des chaînes de valeur régionales. Bien que l’augmentation des IED intra-africains soit conforme aux objectifs des dirigeants visant à approfondir l’intégration régionale, on constate que dans les groupements sous-régionaux, les investissements provenant des autres pays membres du même groupement ne représentent qu’une petite proportion de l’IED intra-africain (fig. 4), à l’exception de deux communautés économiques régionales: la Communauté d'Afrique de l'Est (environ la moitié), et la Communauté de développement de l’Afrique australe (plus de 90 %). Cela s’explique en bonne partie par les investissements des principaux pays investisseurs de ces communautés, à savoir respectivement le Kenya et l’Afrique du Sud,  faits dans des pays voisins.

Figure 1 – Afrique: les cinq pays principaux bénéficiaires d’IED en 2012 et en 2013
(En milliards de dollars)
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Source: CNUCED, World Investment Report 2014.
Note: Les pays sont classés en fonction du montant des flux d’IED enregistré en 2013.

 
Figure 2 - Répartition géographique des investissements de création de capacités en Afrique, de 2003 à 2008 et de 2009 à 2013
(En pourcentage du nombre total de projets)
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Source: CNUCED, World Investment Report 2014.

Figure 3 -Répartition par secteur de la valeur totale annoncée des projets de création de capacités en Afrique, selon l’origine des investissements (Afrique ou reste du monde), de 2009 à 2013
(En pourcentage)

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Source: CNUCED, World Investment Report 2014.

 
Figure 4 - Valeur totale annoncée des investissements étrangers de création de capacités dans le secteur manufacturier et le secteur des services, par communauté économique régionale, de 2009 à 2013
(En milliards de dollars et en pourcentage)
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Source: CNUCED, World Investment Report 2014.