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ONU : les flux d'investissement vers l’Afrique significativement affectes par la pandémie


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2021/017
ONU : les flux d'investissement vers l’Afrique significativement affectes par la pandémie

Suisse, 21 juin 2021

La pandémie de COVID-19 a eu un impact significatif sur les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique. En effet, les flux vers le continent ont baissé de 16% en 2020, à 40 milliards de dollars, contre 47 milliards de dollars en 2019.

La cascade de défis économiques et sanitaires dus à la pandémie, combinée aux faibles prix des produits de base énergétiques, a pesé lourdement sur les investissements étrangers vers le continent, selon le Rapport 2021 sur l'investissement dans le monde de la CNUCED. 

Le rapport montre que les économies dépendantes de produits de base ont été plus sévèrement touchées que les autres. « Un environnement difficile a affecté tous les aspects de l'investissement étranger », a déclaré le directeur de l'investissement et des entreprises de la CNUCED, James Zhan.

Les annonces de nouveaux projets, mesure de l’état d’esprit des investisseurs et des futures tendances en matière d'IDE, ont chuté de 62% à 29 milliards de dollars, contre 77 milliards de dollars en 2019. Les fusions et acquisitions transfrontalières (M&A), ont chuté de 45% à 3,2 milliards de dollars, contre 5,8 milliards de dollars en 2019. Les annonces de financement de projets internationaux, particulièrement pertinentes pour les grands projets d'infrastructure, ont dégringolé de 74% à 32 milliards de dollars.

Afrique du Nord

Les entrées d'IDE en Afrique du Nord se sont contractées de 25 % atteignant 10 milliards de dollars, contre 14 milliards de dollars en 2019, avec des baisses importantes dans la plupart des pays. L'Égypte est restée le principal bénéficiaire des IED en Afrique, avec toutefois une réduction importante des flux (-35 %) à 5,9 milliards de dollars en 2020 (figure 1).

Afrique subsaharienne et australe

Les flux d'IDE vers l'Afrique subsaharienne ont diminué de 12 % pour atteindre 30 milliards de dollars, les investissements n'ayant augmenté que dans quelques pays. Les IDE vers l'Afrique australe ont diminué de 16 % pour atteindre 4,3 milliards de dollars, même si le rapatriement des capitaux par les entreprises multinationales (EMN) en Angola s’est ralenti. Le Mozambique et l'Afrique du Sud ont enregistré la plupart des entrées en Afrique australe.

Afrique de l'Ouest

Malgré la légère augmentation des flux entrants vers le Nigeria, qui sont passés de 2,3 milliards de dollars en 2019 à 2,4 milliards de dollars, les IDE vers l'Afrique de l'Ouest ont diminué de 18 % pour atteindre 9,8 milliards de dollars en 2020. Le Sénégal fait également partie des quelques économies du continent qui ont bénéficié de flux entrants plus élevés en 2020, avec une augmentation de 39 % à 1,5 milliard de dollars, en raison d’investissements dans l'énergie.

L'Afrique centrale

L'Afrique centrale est la seule région d'Afrique qui a enregistré une augmentation des IDE en 2020, avec des entrées de 9,2 milliards de dollars, contre 8,9 milliards de dollars en 2019. L'augmentation des flux entrants en République du Congo (de 19 %, à 4,0 milliards de dollars) a permis d'éviter une baisse.

Afrique de l'Est

Les IDE à destination de l'Afrique de l'Est ont chuté à 6,5 milliards de dollars, soit une baisse de 16 % par rapport à 2019. L'Éthiopie, bien qu’elle ait enregistré une réduction de 6 % des flux entrants à 2,4 milliards de dollars, a représenté plus du tiers des investissements étrangers en Afrique de l'Est. 

Les investissements dans les Objectifs de développement durables de l’ONU (ODD) ont également diminué, sauf dans les énergies renouvelables.

Les investissements étrangers en Afrique dirigés vers les secteurs liés aux ODD ont considérablement diminué dans presque tous les secteurs en 2020. Les énergies renouvelables ont fait figure d'exception, les opérations internationales de financement de projets ayant augmenté de 28 % pour atteindre 11 milliards de dollars, contre 9,1 milliards de dollars en 2019.

Les flux sortants ont également diminué

Les flux d'IDE en provenance d'Afrique ont diminué de deux tiers en 2020 pour atteindre 1,6 milliard de dollars, contre 4,9 milliards de dollars en 2019. Les flux sortants les plus élevés provenaient du Togo (931 millions de dollars). Les investissements de ce pays ont été largement dirigés vers d'autres pays africains. Les flux sortants du Ghana (542 millions de dollars) et du Maroc (492 millions de dollars) ont également été importants, bien qu'ils aient chuté de 8 % et 45 % respectivement par rapport à 2019.

Perspectives d'avenir

Bien que la CNUCED prévoie une croissance des IDE en Afrique en 2021, une reprise économique tiède et un programme lent de déploiement des vaccins menacent l'ampleur de la reprise des investissements. Les IDE vers le continent ne devraient croître que de 5 % en 2021, ce qui est inférieur aux taux de croissance prévus à l'échelle mondiale et dans les pays en développement.

Quelques facteurs positifs malgré la persistance de vents contraires

« Malgré les prévisions d'une faible reprise de l'investissement en 2021, certains facteurs positifs permettent d'envisager une reprise de l'IDE d'ici 2022 et un retour aux niveaux pré-pandémie », a déclaré M. Zhan.

Tout d'abord, la hausse attendue de la demande de produits de base, en particulier dans le secteur de l’énergie, dans un contexte de reprise de l'économie mondiale au second semestre 2021, entraînera une augmentation des investissements dans les ressources naturelles.

Deuxièmement, la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales (CVM) et l'importance croissante des chaînes de valeur régionales (CVR) ouvriront de nouvelles perspectives aux pays africains.

Troisièmement, la mise en œuvre de projets clés annoncés en 2021 ou auparavant, y compris ceux qui ont été retardés en raison de la pandémie, pourrait soutenir les IDE.

Enfin, la finalisation imminente du protocole d'investissement durable de l'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) pourrait donner un élan aux investissements intracontinentaux.

 

 

Figure 1 Afrique : Top 5 des bénéficiaires des flux d'IDE, 2019 et 2020

(Milliards de dollars)

 

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Source: CNUCED, Rapport 2021 sur l’investissement dans le monde.

 

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