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En Namibie rurale, des femmes tirent profit d’un commerce respectueux de la biodiversité

19 mai 2021

Durables, l’usage et le commerce des plantes indigènes offrent de précieuses opportunités économiques à 2 500 femmes namibiennes et à leurs communautés.

Eudafano Women’s Cooperative
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© Eudafano Women’s Cooperative LTD

En Namibie, la coopérative de femmes Eudafano extrait des composants de plantes indigènes telles que le marula, un arbre à feuilles caduques de taille moyenne, pour l'industrie cosmétique nationale et internationale.

Des graines de marula est extraite une huile riche en éléments essentiels à la protection de la peau, ingrédient idéal des cosmétiques.

La coopérative commercialise le marula et d'autres plantes conformément à un ensemble de directives sur la durabilité environnementale, sociale et économique, connues sous le nom de principes et critères BioTrade.

Le terme « BioTrade » fait référence à la fourniture et à la commercialisation de biens et de services issus légalement et durablement de la biodiversité d'un pays.

« Nous exploitons les plantes pour subvenir à nos besoins, tout en les préservant afin qu'elles perdurent longtemps », a déclaré Martha Negumbo, directrice de la coopérative.

Selon Mme Negumbo, le respect des principes de BioTrade permet à la coopérative de « promouvoir la durabilité, le partage équitable des bénéfices et le respect des droits de tous les acteurs, en particulier de ceux appartenant à la communauté locale ».

Marula
Noyaux de marula. © Eudafano Women’s Cooperative LTD

Une question de principe

Les principes de BioTrade encouragent le commerce et les investissements durables dans les ressources naturelles particulières des pays en développement, tout en assurant leur préservation et leur valorisation à long terme.

Plus de 80 pays ont adopté à ce jour ces principes, offrant autant d’exemples de réussites que ce soit le fait de gouvernements, d’entreprises ou de communautés.

Ces principes sont conformes aux principaux accords environnementaux multilatéraux, notamment la Convention sur la diversité biologique (CDB) et la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

Ils sont également conformes à l'Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable, à l'accord de Paris sur le climat et au protocole de Nagoya sur l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation.

« Ces principes donnent aux communautés et aux coopératives locales les moyens à la fois de la protéger la biodiversité et d’en tirer profit », a déclaré Lorena Jaramillo, chef de projet de l'initiative BioTrade de la CNUCED.

Exploiter les connaissances traditionnelles

Créée il y a 22 ans, la coopérative de femmes Eudafano utilise les connaissances environnementales traditionnelles de leur communauté pour promouvoir la conservation des plantes indigènes et empêcher leur surexploitation.

« Nous apprécions l'arbre marula. Vous ne trouverez personne qui le coupe, car tout le monde en connait les bienfaits », a déclaré Mme Negumbo.

Organisées en 27 associations, quelque 2 500 femmes récoltent les fruits du marula et livrent noyaux et graines à l'usine de la coopérative, où les huiles sont extraites par une combinaison de traitements manuels et mécaniques.

Chaque année, l'usine produit jusqu'à 12 tonnes d'huile de marula, vendue ensuite à des entreprises telles que The Body Shop International.

Il s'agit du premier client mondial de la coopérative, attiré non seulement par les propriétés de l'huile de marula mais séduit aussi par les efforts de conservation déployés par cette coopérative.

Celle-ci pratique l'agriculture pluviale et milite pour la plantation d'un plus grand nombre de marula afin de promouvoir la régénération de la biodiversité locale.

Marula oil
© Eudafano Women’s Cooperative LTD

Changer les destins localement

La coopérative renforce l'autonomie économique de ses membres et de leurs communautés en leur garantissant des prix équitables.

Ses revenus ont augmenté au fil des ans. En 2020, les ventes de noyaux de marula ont bondi de 14 % par rapport à 2019, rapportant aux membres de la coopérative environ 158,000 de dollars.  

Les revenus sont saisonniers, car les fruits du marula sont récoltés généralement entre mai et novembre.

La coopérative, un des principaux producteurs d'huile de marula en Afrique australe, est dirigée par un conseil d'administration composé exclusivement de femmes appartenant à la communauté.

Elle s'est fixée pour objectif de recruter davantage de membres et de les former aux méthodes d’agriculture biologique afin d'accroître à la fois sa production d'huile de marula et ses efforts de conservation.

Des partenariats pour réussir

La coopérative a travaillé avec le Centre for Research Information Action in Africa – Southern Africa Development and Consulting, une organisation basée en Namibie, pour transformer le fruit du marula en un produit économiquement viable.

L'organisation a fourni un soutien en matière de recherche et de technologie qui a permis à la coopérative de desservir les marchés locaux et internationaux. 

La coopérative a reçu un soutien supplémentaire en matière de recherche et de développement de la part de PhytoTrade Africa, l'association commerciale pour les produits naturels d'Afrique australe.

Ces partenariats ont ouvert de nouveaux marchés à la coopérative et l'ont aidée à accroître les possibilités de revenus pour les communautés locales.