La CNUCED étudie comment utiliser les nouvelles technologies pour améliorer les systèmes existants et assurer l'accès de tous à l'eau potable et à l'assainissement.
© PNUD Liban | Une extension du réseau principal d'approvisionnement en eau arrive à Kfar Roummane, un village du sud du Liban.
Cette année, la Journée mondiale de l'eau, célébrée le 23 mars, met l'accent sur l'accélération du changement pour résoudre la crise de l'eau et de l'assainissement.
Selon l'ONU-Eau, environ 2 milliards de personnes manquent d'eau potable et environ 5,4 milliards n'ont pas accès à des services d'assainissement gérés en toute sécurité.
Un récent rapport de la CNUCED souligne le rôle de la science, de la technologie et de l'innovation (STI) dans la résolution de cette crise.
Il indique que les technologies de pointe telles que l'intelligence artificielle, le big data et l'internet des objets aident à surveiller les infrastructures d'eau et d'assainissement et à accélérer les progrès vers l'objectif de développement durable (ODD) 6 de l'ONU sur « l'eau propre et l'assainissement pour tous ».
Afin d'élargir leur utilisation, la Commission de la science et de la technique au service du développement (CSTD) de l'ONU examinera, lors de sa vingt-sixième session annuelle qui se tiendra du 27 au 31 mars, comment les STI peuvent contribuer à fournir de l'eau potable et des services d'assainissement aux milliards de personnes qui n'ont pas accès à ces services essentiels. La CNUCED fournit un appui technique à la CSTD.
« L'accès à l'eau potable et à l'assainissement est un défi pour les pays en développement », a déclaré Shamika N. Sirimanne, directrice de la CNUCED pour la technologie et la logistique et chef du secrétariat de la CSTD. « Le changement climatique et la pression accrue sur les ressources en eau, en nourriture et en énergie aggravent la situation ».
Elle a déclaré que la CSTD continuerait à servir de point focal au sein du système des Nations unies pour le partage des connaissances, la formation de consensus et la création de synergies entre les initiatives des Nations unies visant à tirer parti de la STI pour le développement, notamment pour l'objectif de développement durable n° 6.
Les nouvelles technologies sont très prometteuses
La demande en eau douce devrait dépasser l'offre de 40 % d'ici à 2030, ce qui compromet la réalisation de l'objectif de développement durable n°6 et menace tous les objectifs de développement durable, y compris ceux relatifs à la sécurité alimentaire, à la pauvreté, à l'égalité des sexes et à la paix.
Pour remédier à la pénurie d'eau due à la demande excessive et au changement climatique, il faudra améliorer considérablement la gestion des ressources en eau.
« Les nouvelles technologies peuvent être déployées dans la gestion des infrastructures de l'eau », a déclaré Sucharit Koontanakulvong, éminent chercheur en gestion des ressources en eau à l'université Chulalangkorn en Thaïlande.
M. Koontanakulvong, qui fera partie d'un groupe de haut niveau sur la garantie de l'eau potable et de l'assainissement lors de la session de la CSTD, a déclaré que ces technologies peuvent stimuler les efforts de lutte contre le changement climatique et la réalisation de l'objectif de développement durable n° 6.
Par exemple, les systèmes d'alerte qui s'appuient sur les technologies des drones ou sur des systèmes d'observation de la terre intégrés peuvent contribuer à la prévision et à l'atténuation des menaces de catastrophes.
Des solutions telles que les compteurs intelligents, qui fournissent des informations en temps réel et un retour d'information personnalisé, peuvent accroître l'efficacité des systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement existants.
D'autres experts qui interviendront au cours de la session s'accordent à dire que ces technologies devraient être développées pour accélérer les progrès vers la réalisation de l'objectif de développement durable n° 6.
« Une combinaison d'outils numériques, de renforcement des capacités et d'utilisation de normes et de cadres internationaux est fondamentale pour intensifier les efforts en vue de la réalisation de l'ODD 6 », a déclaré Enrique Cabrera, professeur à l'université polytechnique de Valence en Espagne et vice-président de l'Association internationale de l'eau.
Selon lui, les solutions en matière d'eau doivent être adaptées aux conditions locales, car il n'existe pas de solution unique.
« Des solutions ad hoc seront nécessaires pour chaque situation locale afin de déterminer la meilleure utilisation des dernières technologies et la manière d'optimiser l'utilisation des ressources financières existantes », a déclaré M. Cabrera.
Des partenariats mondiaux essentiels
Les partenariats mondiaux sont essentiels non seulement pour soutenir l'accès aux STI, mais aussi pour renforcer le partage des connaissances qui favorise la transposition à plus grande échelle des bonnes pratiques au niveau national et international.
Doulaye Kone, directeur adjoint du programme sur l'eau, l'assainissement et l'hygiène à la Fondation Bill et Melinda Gates, souligne l'importance de la coopération entre les différentes parties prenantes pour accélérer les progrès vers l'ODD 6.
« Au cours de la dernière décennie, de nouveaux acteurs, inventeurs et innovateurs ont relevé le défi de résoudre la crise de l'assainissement », a déclaré M. Kone, qui fera partie du panel d'experts lors de la session de la CSTD.
Il a déclaré que les acteurs de l'industrie, du milieu universitaire et des gouvernements en Chine, en Inde, au Sénégal et en Afrique du Sud sont à l'origine de solutions transformatrices pour rendre les services d'assainissement inclusifs et sûrs pour tous, en particulier pour les femmes et les filles.
« En définissant des politiques claires, des normes de performance pour les technologies innovantes et la fourniture de services d'assainissement", a déclaré M. Kone, "les pays peuvent favoriser l'adoption de l'innovation et de la collaboration qui sont nécessaires pour accélérer les progrès vers la réalisation de l'ODD 6 ».
