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Trouver un juste équilibre entre la protection des océans et leur exploitation

30 juin 2021

Conseillère spéciale de la CNUCED pour l'économie bleue, Dona Bertarelli donne cinq raisons clés pour lesquelles il faut, plus que jamais, protéger les océans afin qu'ils restent une source alimentaire et de revenus pour quelque 3 milliards de personnes.

Indigenous fisherman fishing on ocean
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© Pradeep Raja

Cette année l’ONU a consacré la Journée mondiale des océans, célébrée le 8 juin, aux bénéfices que représentent les océans dans la vie de tous et en tant que moyens de subsistance pour beaucoup. C’est un point de vue essentiel alors que le monde cherche des façons plus durables et régénératives de vivre, travailler et de développer une relation plus saine avec notre planète bleue.

Reconnaissant l'importance des océans pour les trois milliards de personnes qui en tirent leur alimentation et leurs revenus, Dona Bertarelli, conseillère spéciale de la CNUCED pour l'économie bleue, a pris la parole lors de plusieurs événements organisés durant ce mois consacré aux océans.

Le 1er juin, elle a animé une table ronde dans le cadre du débat de haut niveau organisé par le président de l'Assemblée générale des Nations Unies dédié spécialement aux océans et à l'objectif de développement durable 14 : la vie sous l'eau.

Le 8 juin, elle s’est exprimée lors de l'événement virtuel de l'ONU sur la Journée mondiale des océans. Elle a également prononcé le discours d’ouverture de l'événement 2030 Digital Fasttrack Studios, le 22 juin, qui portait sur l’importance de disposer de meilleures données pour contribuer à faire la paix avec la nature.

Ces débats se sont déroulés dans le cadre du lancement de la Décennie des Nations Unies pour l'océanographie au service du développement durable, qui couvrira la période 2021- 2030.

Tout au long de ce mois de juin, Mme Bertarelli a souligné combien il est essentiel de trouver un juste équilibre entre l’exploitation des océans et leur protection. Voici les cinq points principaux tirés de ses interventions sur ce qu'il faut faire pour protéger nos océans et l'humanité.

1. La protection est la réponse à une exploitation plus durable

Mme Bertarelli a souligné l'importance de l’objectif visant à protéger 30 % des océans d'ici 2030 connu sous le nom de campagne 30x30, et de gérer durablement les 70 % restants, y compris en haute mer.

Elle a toutefois reconnu que les défis à relever pour atteindre cet objectif sont de taille. « Parmi ces défis, on doit affronter le changement climatique et son énorme impact sur la vie des océans », a-t-elle déclaré.

Les autres menaces auxquelles l'océan est confronté sont la pollution par les plastiques, les substances toxiques et les déchets, la surpêche et l'extraction, la dévastation des moyens de subsistance traditionnels dépendant des océans, ainsi que les injustices et inégalités de représentation au sein des secteurs de production liés à  l’océan.

« La surpêche et la pêche illégale doivent cesser. La première étape consiste à mettre fin aux subventions à la pêche néfastes qui conduisent à l’épuisement des stocks de poissons », a déclaré Mme Bertarelli.

Elle a également souligné la nécessité de s'attaquer aux inégalités et aux questions de droits humains dans le secteur de la pêche, et de veiller à ce que les populations autochtones, les communautés de pêche artisanale et les femmes participent pleinement à la gouvernance des océans.

 

2. Les petits États insulaires en développement sont de « grands États océaniques » qui ont besoin de soutien

Mme Bertarelli a affirmé que « pour protéger les environnements naturels emblématiques des petits États insulaires en développement, qu’elle appelle de « grands États océaniques », il faut protéger leurs populations et leurs moyens de subsistance.

Ces États ont besoin de soutien et d'investissements pour diversifier leurs activités économiques vers une économie durable et régénératrice, valoriser leur capital naturel alors qu'il est vivant, afin de réaliser leur plein potentiel économique.

3. Ecouter ce que dit la science

L'année 2021 marque le début de la Décennie des Nations Unies pour l'océanographie au service du développement durable, dont le thème est le suivant : "La science dont nous avons besoin pour l'océan que nous voulons".

Elle fournira un cadre commun pour que la science consacrée aux océans puisse soutenir pleinement les pays dans leur gestion durable des océans et pour réaliser l'Agenda 2030 pour le développement durable.

« Alors que nous entamons la Décennie des Nations Unies pour les océans, nous devons contrer le manque de bienveillance envers les océans. L'une des clés est l'éducation. Une autre clé réside dans le partage des données et la recherche afin de servir de base à l’élaboration des politiques et obtenir de meilleurs engagements envers les océans et la société », a déclaré Mme Bertarelli.

Elle a expliqué que des données fiables, la recherche scientifique, des technologies accessibles et l'intelligence artificielle peuvent améliorer l'analyse et la compréhension, et conduire à de meilleures prises de décision, une meilleure gouvernance et de meilleurs résultats pour notre planète bleue.

En tant que navigatrice, elle a été témoin du déclin de l’état des océans. « En tant que philanthrope, je sais combien il est important que les gouvernements, le secteur privé et les communautés locales travaillent ensemble et investissent dans des technologies et processus de décision qui reposent sur la science afin de mieux protéger les océans et leur donner  les moyens de faire la paix avec les océans », a-t-elle déclaré.

4. Profiter des prochains événements multilatéraux pour s'engager en faveur des océans

Mme Bertarelli a attiré l'attention sur plusieurs événements à venir, au cours desquels l'économie bleue devrait occuper le devant de la scène. Il s'agit notamment de la conférence quadriennale de la CNUCED (CNUCED15) en octobre, de la 12e conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce en novembre 2021, du Sommet mondial de la biodiversité en octobre et novembre, ainsi que de la 26e conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Glasgow.

« Nous devons travailler à tous les niveaux politiques, au niveau de l’ONU et entre les gouvernements, afin de rétablir la santé des océans, nécessaire à un avenir durable pour tous », a-t-elle déclaré.  Regardez le panel d'événements de haut niveau de Mme Bertarelli ici.

5. La nature doit être au centre de toute planification

« Aujourd'hui, l'humanité est en déséquilibre avec la nature - en conflit avec les autres espèces, avec le climat et avec les océans », a déclaré Mme Bertarelli. « Il faut que cela change. »

L’avènement d'une économie bleue durable et régénératrice nécessite selon elle des changements à différents niveaux. « Nous devons changer la façon dont nous valorisons la biodiversité encore vivante des océans, la façon dont nous faisons du commerce, nos modes de consommation et de production, ainsi que nos systèmes alimentaires et de transport. »

Mme Bertarelli a déclaré : « Lorsque l'océan prospère, l'humanité prospère aussi ».

Le 1er juin, Mme Bertarelli a également fêté sa première année en tant que conseillère spéciale de la CNUCED pour l’économie bleue.