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Chute des investissements étrangers directs en Asie du Sud en 2012


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2013/031
Chute des investissements étrangers directs en Asie du Sud en 2012
D’après une enquête sur l’investissement, les sorties de capitaux de la région ont aussi considérablement diminué

Geneva, Suisse, 26 juin 2013

Les investissements étrangers directs (IED) en Asie du Sud ont chuté de 24 %, pour s’établir à 34 milliards de dollars des États-Unis en 2012, d’après le Rapport sur l’investissement dans le monde 2013 : Les chaînes de valeur mondiales: l’investissement et le commerce au service du développement1.  L’Inde et d’autres grands pays de la région ont été touchés, précise la CNUCED dans ce rapport, rendu public aujourd'hui (en anglais).

Au cours de l’année, l’Asie du Sud a accusé une diminution considérable du nombre de fusions-acquisitions internationales, ainsi que des investissements de création de capacités (les investissements de création de capacités sont de nouveaux investissements ou concernent l’expansion d’investissements existants, à la différence des investissements par fusion-acquisition).

Les entrées d’IED se sont contractées de 29 % en Inde (s’établissant à 26 milliards de dollars), de 36 % au Pakistan (847 millions de dollars) et de 21 % à Sri Lanka (776 millions de dollars) (fig. 1).

Au Bangladesh, elles ont également diminué de 13 %, totalisant environ un milliard de dollars. Le pays n’en demeure pas moins le troisième bénéficiaire d’IED dans la région, derrière l’Inde et la République islamique d’Iran - où les IED ont augmenté de 17 % pour atteindre les 5 milliards de dollars., un record historique.

En 2012, l’Inde a connu son taux de croissance le plus faible depuis une décennie et a  dû faire face aux risques liés à une forte inflation. La confiance des investisseurs s’en est trouvée ébranlée, d’où une baisse sensible des entrées d’IED.

Les perspectives du pays s’améliorent toutefois: les entrées de capitaux devraient notamment augmenter dans le secteur des services grâce aux efforts déployés pour ouvrir des secteurs clefs tels que la distribution, ainsi que le secteur manufacturier, où un certain nombre de pays, dont le Japon et la République de Corée, créent actuellement des zones industrielles nationales ou sectorielles dans le corridor industriel Delhi-Mumbai. Grâce à ces efforts bilatéraux, qui permettent d’attirer des investissements publics étrangers, davantage d’IED pourraient être réalisés dans des secteurs tels que l’électronique en Inde dans les années à venir.

Plusieurs pays de la région, dont le Bangladesh, l’Inde, le Pakistan et Sri Lanka, sont devenus d’importants pays producteurs et exportateurs de vêtements prêts-à-porter. En rattachant ces pays aux chaînes mondiales de valeur et aux marchés mondiaux, la sous-traitance manufacturière a stimulé le développement des capacités de production dans le secteur de l’habillement en Asie du Sud. De grands sous-traitants locaux, tels que Brandix et MAS au Sri Lanka, ont commencé à investir dans des unités de production dans d’autres régions, en particulier en Afrique, indique  le rapport de la CNUCED. Ces entreprises qui, à leurs débuts dans les années 1980 et 1990, étaient de simples fabricants-exécutants, se sont lancées dans la conception et la production de pièces originales dans les années 2000, au service de marques étrangères de pays développés. Désormais présentes sur l’ensemble de la chaîne de fabrication, elles sont particulièrement compétitives sur des micromarchés tels que l’habillement sportif, les maillots de bain et les vêtements pour enfants.

Parmi tous ces pays d’Asie du Sud, le Bangladesh apparaît  comme le pays d’approvisionnement le plus attractif dans ce secteur car il propose à la fois des coûts très bas et de vastes capacités. Toutefois, les conditions de travail, ainsi que d’autres questions relatives à l’emploi, sont particulièrement préoccupantes dans un secteur bangladais de la confection en plein essor, comme plusieurs accidents dramatiques sont récemment venus le rappeler.

Les IED en provenance d’Asie du Sud ont chuté de 29 % en 2012, passant à 9,2 milliards de dollars. Les investissements en provenance de l’Inde, principale source d’IED de la région, sont  tombés à 8,6 milliards de dollars suite à une  contraction de la valeur des fusions-acquisitions internationales réalisées par des entreprises indiennes.

Pendant une dizaine d’années, les multinationales indiennes ont été très présentes sur le marché mondial des fusions-acquisitions, en particulier dans les pays développés. Selon le rapport, sur les 18 fusions-acquisitions internationales réalisées au cours de la période 2005-2011 par des entreprises indiennes d’une valeur supérieure à 1 milliard de dollars, 13 ont concerné des entreprises de pays développés, notamment les États Unis, le Royaume-Uni et l’Australie (tableau 1). Aucune de ces transactions n’a toutefois été réalisée en 2012, année où les entreprises indiennes, bien moins actives que les années précédentes dans ce domaine, ont privilégié leur marché national; il en a résulté que la valeur totale de leurs fusions-acquisitions internationales cette année-là a chuté de près de trois cinquièmes, pour s’établir à quelque 2,6 milliards de dollars.

Rapport complet en anglais : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2013_en.pdf

Figure 1 : Cinq principaux bénéficiaires d’IED en Asie du Sud, 2011, 2012
(En milliards de dollars)

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Source: CNUCED ; Rapport sur l’investissement dans le monde 2013
Note: Classés en fonction du volume des entrées d’IED en 2012.


Tableau 1 : Principales fusions-acquisitions internationales réalisées par des sociétés transnationales indiennes, 2005-2012


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Source: CNUCED ; Rapport sur l’investissement dans le monde 2013