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Débat sur la contribution essentielle de l’entreprenariat à la croissance économique


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UNCTAD/PRESS/IN/2013/004
Débat sur la contribution essentielle de l’entreprenariat à la croissance économique

Geneva, Suisse, 6 mai 2013

L’établissement de nouvelles entreprises, surtout de petites et moyennes entreprises (PME), a un effet stabilisateur sur l’économie et stimule la croissance, l’innovation et la création d’emplois, ont  estimé les participants à la table ronde de haut niveau sur l’entreprenariat, organisée par la CNUCED le 29 avril, dans le cadre de la Commission de l’investissement, des entreprises et du développement. Si les pays pauvres veulent rattraper les pays avancés, ils doivent s’atteler au renforcement de leurs compétences entrepreneuriales et de leurs PME. Dans les pays développés, ce sont ces entreprises qui occupent la majeure partie de la population active et qui assurent une bonne part de la production.

Les ministres suivants ont pris part aux discussions : Mme Mayi Antillón Guerrero, Ministre de l’économie, de l’industrie et du commerce du Costa-Rica,  le Ministre ghanéen du commerce et de l’industrie, M. Haruna Iddrisu, M. Laurent Serge Etoundi Ngoa, Ministre camerounais des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat, M. Ignacio A. Méndez, Vice-Ministre des PME auprès du Ministère de l’industrie et du commerce de la République dominicaine

Dans son introduction au débat de l’après-midi, M. James Zhan, directeur de la Division de l’investissement et des entreprises de la CNUCED, a dit que les PME apportaient une contribution substantielle à la richesse nationale et à la prospérité mondiale. En effet, dans les pays développés, elles emploient plus de deux tiers des travailleurs et produisent la moitié du produit intérieur brut (PIB), contre 40 % environ et 25 %, respectivement, dans les pays en développement.

«Renforcer les entreprises locales a aussi pour effet de stimuler la compétitivité et d’accroître les capacités d’absorption locales, deux facteurs indispensables pour attirer l’investissement étranger et bénéficier de l’effet multiplicateur positif», a noté M. Zhan.

La CNUCED soutient la création de petites entreprises à travers le programme Empretec qui est mis en œuvre dans de nombreux pays en développement par les centres nationaux où sont dispensés des cours d’initiation et des cours de formation continue à l’entreprenariat.

Le Viet Nam et la CNUCED ont signé un mémorandum d’accord relatif à l’établissement d’un centre Empretec au Viet Nam − le trente-quatrième centre dans le monde et le premier en Asie (voir le communiqué de presse UNCTAD/PRESS/PR/2013/15).

Pendant le débat sur le rôle de l’entreprenariat dans la croissance économique, Mme Mayi Antillón Guerrero, Ministre de l’économie, de l’industrie et du commerce du Costa-Rica, a déclaré que les pays en développement devaient adopter des politiques publiques expressément conçues pour promouvoir la création d’entreprises. C’est cette démarche, centrée sur l’inclusion économique et sociale, sur les ressources humaines et sur l’initiative individuelle, que le Costa Rica a choisi de suivre.

La croissance enregistrée récemment par le pays et le développement de son commerce résultent de l’activité d’une multitude de petites entreprises jeunes et dynamiques, a expliqué la Ministre. Ces PME représentent aujourd’hui 77 % du tissu productif du Costa Rica et 30 % de son PIB. L’un des objectifs du Gouvernement est d’aider les micro-entreprises à se développer progressivement pour devenir de grandes sociétés exportatrices.

Le Ministre ghanéen du commerce et de l’industrie, M. Haruna Iddrisu, a dit que le Gouvernement de son pays était déterminé à créer un environnement propice au secteur privé et à l’entreprenariat. Les PME, qui offrent des perspectives prometteuses sur le terrain de l’emploi des jeunes et de l’égalité des chances pour les femmes et qui peuvent favoriser une croissance économique soutenue et équilibrée, figurent parmi ses priorités.

Le Gouvernement ghanéen a aussi décidé de mettre l’accent sur la science et la technologie et a procédé à un examen de ses politiques dans ces domaines avec l’aide de la CNUCED. Il analyse également avec attention quelles sont les compétences les plus recherchées par les investisseurs afin d’aménager les programmes des établissements d’étude et de formation en conséquence. Enfin, il s’efforce de rendre le financement plus accessible à ceux, particulièrement aux jeunes, qui présentent des projets de création d’entreprise intéressants.

M. Laurent Serge Etoundi Ngoa, Ministre camerounais des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat, a dit que le renforcement de l’entreprenariat était un objectif national. La première politique de développement, adoptée en 2004, était fondée sur l’encouragement du secteur privé et l’aide à la création d’entreprises. Le Cameroun dispose d’abondantes ressources naturelles et d’un fort potentiel, a-t-il dit, et un secteur des PME dynamique est indispensable pour accélérer le développement.

L’expansion du secteur privé est soutenue par une banque dédiée au financement des PME, et le Gouvernement a récemment créé l’Agence de promotion des PME. De plus, le Premier Ministre a présidé le Cameroun Business Forum qui examine les problèmes auxquels les petites entreprises sont confrontées et s’efforce d’y répondre. Parmi les difficultés recensées, le Ministre a parlé de l’enquête réalisée auprès d’investisseurs potentiels d’où il ressort que le Cameroun est perçu comme un pays où il est difficile de faire des affaires. Une loi a donc été promulguée pour encourager l’investissement, et une charte des investissements a été adoptée pour simplifier et sécuriser l’ensemble du processus.

M. Ignacio A. Méndez, Vice-Ministre des PME auprès du Ministère de l’industrie et du commerce de la République dominicaine, a dit que 97 % des entreprises dominicaines étaient des PME et qu’elles avaient un rôle essentiel à jouer dans la croissance économique du pays. Le Président ne manque jamais de réaffirmer qu’elles doivent être «au cœur» des politiques publiques de croissance. Pour réparer la négligence dont elles ont été victimes, un Ministère leur a été spécialement dédié.

Un guichet unique a été mis en place pour permettre aux PME de trouver toutes les informations dont elles ont besoin pour mener à bien leurs activités avec efficacité et dans le respect des lois, a dit M. Méndez. Le but est de faire en sorte que toutes les formalités liées à la création d’une entreprise puissent être effectuées dans un délai de sept jours. Des mesures ont aussi été prises pour aider les PME à se financer. Enfin, elles ont accès aux marchés publics, l’objectif étant qu’elles deviennent les premiers acheteurs et fournisseurs de l’État. Pour la seule année en cours, les achats publics se montent à environ 1 milliard de dollars des États-Unis.

M. Brenden Chaney, Vice-Président de la Semaine mondiale de l’entreprenariat (GEW), a dit que, chaque année en novembre, des milliers de manifestations et de concours organisés à travers le monde, avec l’appui de la Ewing Marion Kauffmann Foundation, encourageaient des personnes à se lancer dans la création d’une entreprise. Il a dit que l’initiative avait reçu le soutien de dirigeants mondiaux, de grands entrepreneurs, de ministres et de toute une série d’organisations partenaires.

La Semaine a pour objectif d’être une source d’inspiration pour les participants, de mettre en relation les uns avec les autres et de leur servir de mentor. M. Chaney a ajouté qu’elle avait aussi pour but d’enrichir l’environnement entrepreneurial et de tester concrètement l’efficacité de différentes initiatives de promotion de l’entreprenariat.

Mme Melissa de León, lauréate du prix Empretec 2012 des femmes chefs d’entreprise, a dit qu’un forum sur les politiques entrepreneuriales avait été tenu récemment dans son pays, le Panama, sur la base du Cadre directeur pour l’entreprenariat de la CNUCED. Des mesures sont prises actuellement en vue de renforcer le centre Empretec du Panama et d’améliorer l’environnement national pour les PME. Grâce à ces efforts, Mme de León a pu installer son entreprise, Tropical Gourmet Panama, dans des locaux plus vastes dans une zone de libre-échange. Quatre-vingts pour cent de ses employés sont des femmes; d’opération artisanale, l’entreprise est en train de devenir une société exportatrice de produits alimentaires sans gluten.

Si les bonnes politiques et les bonnes formations étaient en place, les rêves des futurs entrepreneurs au Panama et ailleurs pourraient se réaliser, a dit Mme de León aux participants.

M. Do Kim Lang, directeur général adjoint de l’agence de promotion du commerce du Viet Nam (VIETRADE), a décrit le programme conjoint sur la production et le commerce «verts», mené dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement, qui a pour but d’améliorer les revenus et les perspectives d’emplois d’agriculteurs et d’artisans pauvres.

Il s’agit d’apporter un soutien à 4 500 ménages de producteurs d’objets d’artisanat et d’agriculteurs pauvres dans quatre provinces du nord du pays, a-t-il dit, et d’aider des femmes et des membres de minorités ethniques qui fabriquent principalement des produits en bambou, en rotin et en jonc de mer, du papier fait main, des produits de la sériciculture et des objets laqués.

Fiorina Mugione, administratrice chargée du Service du développement des entreprises, a passé en revue les activités menées par l’organisation pour soutenir et encourager l’entreprenariat dans les pays en développement. Elle a présenté brièvement le nouveau Cadre directeur pour l’entreprenariat de la CNUCED sur lequel les pays pourront s’appuyer pour élaborer des politiques globales d’appui à la création et au développement des PME; il est complété par un outil en ligne, accessible à l’adresse www.unctad.org/epf.