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Des experts se penchent sur la gestion de la dette dans un contexte économique mondial toujours plus instable


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2015/040
Des experts se penchent sur la gestion de la dette dans un contexte économique mondial toujours plus instable
Le Président de l’Irlande, M. Michael Higgins, prendra la parole à la dixième Conférence internationale de la CNUCED sur la gestion de la dette

Geneva, Suisse, 19 novembre 2015

​Dans un contexte d’extrême fragilité économique, d’endettement mondial croissant et de mises en garde répétées contre les menaces qui pèsent sur la viabilité de la dette de nombreux pays émergents et pays en développement, des experts se réunissent à Genève pour la dixième Conférence de la CNUCED sur la gestion de la dette (23-25 novembre). En 2014, la dette mondiale a atteint le montant effarant de 199 000 milliards de dollars, contre 21 000 milliards en 1984.

Après le discours d’ouverture du Secrétaire général de la CNUCED, M. Mukhisa Kituyi, le Président de la République d’Irlande, M. Michael Higgins, et le Ministre de l’économie et des finances publiques de l’État plurinational de Bolivie, M. Luis Arce Catacora, prendront la parole devant les participants à la Conférence.

La Conférence, qui attire plus de 350 participants, dont des hauts responsables nationaux et internationaux, ainsi que des gestionnaires et des spécialistes de la dette venus du monde entier, permet à des représentants de gouvernements, d’organisations internationales, des milieux universitaires, du secteur privé et de la société civile d’échanger des données d’expérience et des points de vue sur l’actualité des finances publiques, de la gestion de la dette et de la prévention des crises.

Si les indicateurs de la dette extérieure souveraine se sont améliorés dans de nombreux pays pauvres pendant les années 2000, l’augmentation progressive de l’encours la rendra d’autant plus difficile à servir que les prix des produits de base baissent, les taux d’intérêt augmentent, les monnaies se déprécient et la croissance du produit intérieur brut mondial ralentit (voir graphique).

Les entreprises fortement endettées des pays émergents sont une source de préoccupation majeure; en effet, dans les pays pauvres, la dette des entreprises est estimée à plus de 18 000 milliards de dollars, dont 2 000 milliards environ en devises. Le risque de voir éclater de nouvelles crises de la dette souveraine est donc réel : les crises financières qui trouvent leur origine dans le secteur privé débouchent généralement sur un surendettement du secteur public et une longue période de marasme économique et social. Les estimations varient; mais, dans un document récent, le Fonds monétaire international a établi qu’à court terme ces crises entraînaient une chute de 5 à 10 points de pourcentage des taux de croissance et, au bout de huit ans, une baisse de quelque 10 % de la production (par rapport aux tendances normalement observées dans les pays considérés).

Les participants à la Conférence devront donc se pencher sur la nature des menaces imminentes qui pèsent sur la viabilité de la dette des pays émergents et des pays en développement et sur la façon dont des gestionnaires compétents et bien informés peuvent, en utilisant les bons mécanismes d’intervention, contribuer à la prévention des crises.

Le premier jour de la Conférence est consacré à une analyse approfondie des problèmes mondiaux qui nuisent à la viabilité de la dette des pays en développement. À l’heure où la communauté internationale s’engage dans le nouveau Programme 2030, le montant des financements nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable a atteint un niveau tel qu’un débat urgent s’impose. Les intervenants examineront le rôle de la dette par rapport aux autres modes de financement du développement, sur fond d’instabilité des marchés financiers mondiaux et des marchés internationaux de produits de base et d’évolution des régimes réglementaires dans les pays avancés. S’appuyant sur les travaux réalisés par la CNUCED au sujet des nouvelles règles internationales en matière d’insolvabilité et des solutions contractuelles améliorées pour le refinancement de la dette, ils parleront également de l’inquiétude croissante que suscite l’absence persistante de mécanisme global capable de faire face efficacement aux crises de la dette souveraine.

Le deuxième jour, les participants examineront de nouveaux mécanismes d’intervention et de nouvelles approches pour améliorer la gestion des risques et aboutir à des stratégies de gestion de la dette efficaces : Quels enseignements tirer des récentes crises de la dette? Comment gérer les passifs éventuels, prévus en cas de chocs économiques exogènes, de catastrophes naturelles et de phénomènes liés aux changements climatiques par exemple?

Le dernier jour de la Conférence, les participants se pencheront sur la manière d’amener les personnes concernées, les gouvernements et les organisations internationales à mieux comprendre la gestion quotidienne et toujours plus complexe de la dette.


Endettement extérieur de certains groupes de pays et de la Chine, 1980-2013
(En milliards de dollars courants)
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Source: CNUCED.