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Forte baisse des flux d’investissement vers les pays développés en 2012


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2013/027
Forte baisse des flux d’investissement vers les pays développés en 2012
Les transferts internationaux d’actifs des sociétés transnationales sont en partie à l’origine de cette baisse

Geneva, Suisse, 26 juin 2013

Les flux d’investissement étranger direct (IED) vers les 38 pays développés ont chuté globalement de 32 %, à 561 milliards de dollars en 2012, même si cette diminution a été amplifiée par une évolution des prêts internationaux interentreprises, révèle le Rapport sur l’investissement dans le monde 2013 : Les chaînes de valeur mondiales: l’investissement et le commerce au service du développement1 .

Le rapport, disponible qu’en anglais, a été publié aujourd’hui.

Les flux vers les pays développés s’étaient inscrits à la hausse après avoir atteint un plancher en 2009, mais la forte contraction survenue en 2012 a annulé tout le bénéfice de la reprise en 2010 et 2011. La part de l’ensemble des pays développés dans les entrées d’IED mondiales a chuté de 50 % en 2011 à 42 % en 2012.

Au niveau régional, c’est en Europe, où les entrées, en baisse de 42 %, ont été ramenées à un niveau équivalent à seulement un tiers du sommet atteint en 2007, que la baisse a été la plus prononcée. Les entrées ont diminué de 21 % en Amérique du Nord. Dans la région Asie-Pacifique, même si les flux vers le Japon sont redevenus positifs après deux années successives de désinvestissement net, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont vu leurs entrées diminuer conjointement de 14 %.

Au niveau national, les entrées d’IED ont diminué dans 23 pays, y compris dans les deux plus importants bénéficiaires en 2011, la Belgique et les États-Unis. Un certain nombre de pays ont toutefois résisté à cette tendance générale à la baisse. À titre d’exemple, les entrées du Royaume-Uni ont poursuivi leur redressement, en hausse de 22 % (fig. 1).

L’incertitude liée à la persistance de la crise de la zone euro, la perspective d’une transition politique dans un certain nombre de grands pays, et le ralentissement du secteur des produits de base font partie des principales explications de la performance en demi-teinte de l’IED en 2012. Vu la conjoncture économique incertaine, les sociétés transnationales (STN) ont souvent opté pour une stratégie de consolidation de leurs actifs de manière à se concentrer sur leurs activités et leurs marchés principaux, ce qui a eu pour effet un grand nombre de désengagements. En particulier, la restructuration du secteur financier, engagée au lendemain de la crise financière mondiale, s’est poursuivie en 2012.

Deux facteurs supplémentaires ont eu des effets importants sur les flux d’IED: l’un tient aux structures internationales de plus en plus complexes des STN, souvent mises en place afin de diminuer la charge fiscale. Avec des niveaux records de bénéfices réinvestis, ces structures d’entreprises ont réagi à la diversité des systèmes fiscaux nationaux en transférant des bénéfices et des prêts à l’étranger, ce qui a tantôt amplifié, et tantôt déprimé considérablement les flux d’IED. Le deuxième facteur tient aux activités de divers fonds d’investissement qui ont acheté des actifs sinistrés à prix réduit et les ont restructurés. Une fois la restructuration opérée, les actifs sont revendus. Ainsi, les acquisitions internationales de ces fonds d’investissement sont source d’IED mais sont suivies par un désengagement, ce qui a pour effet de faire baisser la valeur de l’IED − comme cela a été le cas en 2012.

Les sorties d’IED des pays développés ont diminué encore plus nettement que les entrées, chutant de 23 % pour s’établir à 909 milliards de dollars. La diminution des sorties d’IED des pays développés est à l’origine de pratiquement la totalité de la baisse des flux sortants au niveau mondial en 2011. Ainsi, la part des pays développés dans les sorties d’IED mondiales a diminué pour atteindre 65 %. Les flux sortants en provenance des pays européens, qui ont diminué de 37 %, se sont situés à moins d’un tiers du sommet atteint en 2007. Les flux en provenance des États-Unis, qui avaient été le moteur du redressement de l’IED dans les pays développés, ont aussi enregistré une forte baisse (-17 %). Les flux d’IED en provenance du Japon, cependant, ont conservé la dynamique de l’année précédente, progressant de 14 % pour atteindre 123 milliards de dollars en 2012, le pays conservant ainsi son rang de deuxième investisseur au niveau mondial.

Au total, les sorties d’IED ont diminué dans 22 pays développés, au nombre desquels quatre des cinq premiers pays investisseurs en 2011 (fig. 2). Les pays qui ont résisté à la tendance sont notamment le Canada, l’Allemagne et le Japon.

Rapport complet en anglais : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2013_en.pdf

Figure 1 - Les cinq premières destinations des flux d’IED parmi les pays développés, 2011 et 2012
(En milliards de dollars É.-U)
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Source: CNUCED, Rapport sur l’investissement dans le monde 2013.
Note: Les pays sont classés d’après l’importance des flux d’IED en 2012.

Figure 2 - Les cinq premiers investisseurs parmi les pays développés, 2011 et 2012
(En milliards de dollars É. U.)
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Source: CNUCED, Rapport sur l’investissement dans le monde 2013.
Note: Les pays sont classés d’après l’importance des flux d’IED en 2012.