Le 8e Forum mondial de l'investissement, qui se tient à Abu Dhabi du 16 au 20 octobre, réunit des gouvernements, des institutions mondiales, des investisseurs, des bourses, des agences de promotion de l'investissement et des fonds souverains pour discuter des défis du financement du développement durable mondial et de la transition énergétique.
La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a lancé un appel pressant lors du 8e Forum mondial de l'investissement, exhortant à redoubler d'efforts pour canaliser le financement vers le zéro émission nette dans les économies en développement. L'appel souligne le besoin crucial en capitaux de ces pays, qui recèlent d'importantes opportunités de croissance.
La Secrétaire générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan, a déclaré que la transition énergétique, élément essentiel de la lutte contre le changement climatique, nécessitait des investissements considérables. « Les besoins d'investissement sont beaucoup plus importants dans les économies en développement que dans les économies développées, par rapport à leur base d'actifs existante », a-t-elle déclaré.
Pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5° Celsius au-dessus des niveaux préindustriels, le monde a besoin d'investissements équivalant à une fois et demie le PIB mondial actuel d'ici à 2050.
L'investissement direct étranger est essentiel à la transition énergétique
Les investissements directs étrangers (IDE) seront essentiels à cette transition, en particulier dans le secteur des énergies renouvelables. Les financements de projets internationaux représentent 55 % de la valeur totale des financements de projets, et plus de 75 % dans les pays les moins avancés (PMA). Cependant, le coût élevé du capital, en particulier dans les pays confrontés à des problèmes d'endettement, constitue un obstacle important.
L'Afrique, où les taux d'intérêt sont quatre à huit fois plus élevés que dans les pays développés, peine à attirer les investissements nécessaires. Bien qu'ils ne reçoivent que 3,5 % des IDE mondiaux, et encore moins d'investissements dans les énergies renouvelables, 31 pays en développement, dont 11 PMA, n'ont pas enregistré un seul projet d'investissement international de la taille d'une centrale électrique dans le secteur de la transition énergétique depuis l'Accord de Paris en 2015.
Les petits États insulaires en développement sont particulièrement touchés, n'attirant que 0,6 % des IDE mondiaux en 2022, concentrés dans une poignée de pays. Les obstacles structurels, notamment les défis logistiques, la taille modeste de leur marché, les notations de risque élevées et la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, contribuent à cette disparité.
Les investisseurs internationaux ont un rôle essentiel à jouer
La CNUCED souligne le rôle des investisseurs internationaux dans la fourniture de financements plus abordables afin de réduire le coût du capital pour les projets. En moyenne, l'arrivée d'investisseurs internationaux réduit de 8 % la marge sur le financement de la dette dans les pays en développement. La collaboration avec les banques multilatérales de développement et les participations gouvernementales dans les partenariats public-privé peut encore réduire cette marge de 40 %.
La CNUCED souligne la nécessité d'une collaboration entre les parlementaires, les décideurs politiques et les chefs d'entreprise pour une approche nuancée et collaborative afin de relever les défis de la transformation économique mondiale de grande ampleur que nécessitera le passage vers une économie à zéro émission nette.
L'Organisation internationale des commissions de valeurs, la Société financière internationale (Groupe de la Banque mondiale), les normes internationales d'information financière et les Principes pour l'investissement durable soutenus par l'ONU ont souligné que des cadres clairs et des rapports transparents sur le développement durable sont des conditions préalables au financement et à l'investissement durables.
La CNUCED s'est engagée à aider les investisseurs et les marchés financiers à intégrer la durabilité dans leurs investissements, à améliorer la divulgation et la transparence, et à soutenir l’investissement durable, en particulier dans les pays en développement.
COP28 : Dialogue mondial sur l'investissement
Des acteurs clés, dont la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et l'Agence internationale pour les énergies renouvelables, ont participé aux événements autour du Dialogue mondial sur l'investissement en vue de la COP28, soulignant que le niveau actuel des investissements dans le financement du climat est insuffisant.
Des experts d'agences de promotion des investissements, de fonds d'investissement et de spécialistes de l'investissement durable ont contribué au volet plus large du Forum mondial de l'investissement consacré au financement et à l'investissement dans le domaine du climat, en apportant des idées et des pistes de réflexion pour les discussions lors de la COP28.
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À propos de la CNUCED
La CNUCED est la principale institution de l'ONU chargée du commerce et du développement. L’organisation aide les pays en développement à accéder de manière plus efficace et équitable aux avantages d'une économie mondialisée et les aide à faire face aux inconvénients potentiels d'une plus grande intégration économique
Nous fournissons des analyses économiques et commerciales, facilitons la formation de consensus et offrons une assistance technique pour aider les pays en développement à utiliser le commerce, l'investissement, le financement et la technologie pour un développement inclusif et durable.
LA CNUCED organise le Forum mondial de l'investissement avec de nombreux partenaires.
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