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La CNUCED élabore un indice du commerce électronique d’entreprise à consommateur


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2015/003
La CNUCED élabore un indice du commerce électronique d’entreprise à consommateur
Le commerce électronique décolle enfin dans les pays en développement

Geneva, Suisse, 24 mars 2015

​Dans une nouvelle publication, la CNUCED indique que, sur 130 pays, les petits pays européens sont les mieux préparés au commerce électronique d’entreprise à consommateur (B2C). D’après le nouvel indice du commerce électronique B2C de la CNUCED, présenté dans cette publication, le Luxembourg, la Norvège et la Finlande sont les pays où l’état de préparation au commerce électronique est le plus élevé.

Dans les pays en développement et les pays émergents, les pays arrivant en tête sont tous situés en Asie de l’Est, à savoir la République de Corée, Hong Kong (Chine) et Singapour (voir tableau). Par ailleurs, pour ce qui est des montants réels d’achats en ligne, les pays très peuplés, tels que le Brésil, la Chine et la Fédération de Russie, obtiennent de meilleurs résultats que prévu, ce qui semble indiquer que les grands marchés favorisent le commerce électronique. Le Rapport 2015 sur l’économie de l’information1, sous-titré «Libérer le potentiel du commerce électronique pour les pays en développement» est publié ce jour. L’indice du commerce électronique B2C de la CNUCED s’appuie sur des données relatives à l’utilisation d’Internet, aux serveurs sécurisés, au taux de pénétration des cartes de crédit et à la livraison postale à domicile. L’évaluation de l’état de préparation au commerce électronique peut constituer une première étape dans l’élaboration d’une stratégie nationale relative au commerce électronique.

L’indice permet aux pays de déterminer leurs forces et leurs faiblesses relatives. Par exemple, en Amérique latine et dans les Caraïbes, ainsi qu’en Asie et en Océanie, il est particulièrement important de développer la livraison postale à domicile. En Afrique, les résultats en matière d’état de préparation au commerce électronique pâtissent en particulier du faible taux de pénétration d’Internet.

«Au fur et à mesure que l’économie numérique se développe et touche de plus en plus d’activités commerciales, il devient plus important pour les gouvernements d’examiner des politiques susceptibles d’aider à mettre le commerce électronique au service du développement durable», a déclaré le Secrétaire général de la CNUCED, M. Mukhisa Kituyi.

Le commerce économique mondial se développe et évolue

Le montant du commerce électronique B2C est estimé à 1 200 milliards de dollars dans le monde. Même si ces transactions sont beaucoup plus modestes que les transactions d’entreprise à entreprise (B2B), estimées à plus de 15 000 milliards de dollars, elles augmentent rapidement, en particulier en Asie et en Afrique. Ce secteur présente également un fort potentiel de croissance du commerce électronique dans les pays en développement.

Les pays en développement et les pays en transition devraient représenter près de 40 % des transactions mondiales d’entreprise à consommateur d’ici 2018, tandis que la part des pays développés devrait tomber de 70 % à 60 %, selon les estimations du marché. La Chine est devenue le premier marché mondial du commerce électronique B2C, aussi bien par le nombre d’acheteurs en ligne que par le montant des recettes en ligne. Entre 2013 et 2018, la part de la région Asie-Océanie dans les transactions mondiales d’entreprise à consommateur devrait fortement augmenter, passant de 28 à 37 % entre 2013 et 2018, tandis que celle du Moyen-Orient et de l’Afrique devrait croître légèrement − de 2,2 à 2,5 %.

La part de la population qui effectue des achats en ligne varie encore considérablement. Elle était, par exemple, de seulement 2 % au Mexique et en Thaïlande, et de plus de 60% dans certains pays développés. Les réseaux sociaux sont globalement très utilisés dans les pays en développement, mais la part d’internautes qui réalisent des achats en ligne y est généralement plus faible que dans les pays développés (voir graphique). Cela pourrait s’expliquer par un pouvoir d’achat limité et d’autres facteurs favorables, tels qu’une certaine méfiance, des options d’achat limitées et des services de livraison médiocres.
 
Dans son rapport, la CNUCED souligne que les pays en développement en tant que groupe jouent un rôle plus important à la fois comme acheteurs et comme vendeurs de biens et de services en ligne. Par ailleurs, le recours croissant au commerce électronique se traduit par des gains importants pour les consommateurs et des gains de productivité pour les entreprises qui vendent sur Internet.

De meilleures perspectives de participation au commerce électronique pour les pays en développement

Dans son rapport, la CNUCED relève que les pays en développement ont de plus en plus de possibilités de participer au commerce électronique et d’en tirer profit. Premièrement, la connectivité s’est améliorée, avec la large diffusion des téléphones mobiles et des réseaux sociaux, et l’utilisation croissante d’Internet. Deuxièmement, des applications, plates-formes et modes de paiement électroniques nouveaux facilitent la participation à ce type de commerce. Troisièmement, dans les pays en développement, en particulier dans les pays les moins avancés, on assiste à l’émergence rapide d’entreprises locales opérant en ligne qui proposent des services de commerce électronique adaptés aux demandes des utilisateurs locaux.

Par exemple, au Bangladesh et au Cambodge, de nouveaux sites de commerce électronique visent le marché intérieur, permettant aux consommateurs de naviguer sur Internet et de commander des produits en ligne. En Afrique subsaharienne, diverses solutions ont été adaptées pour faciliter les échanges à partir de téléphones à fonctions spéciales et plusieurs portails pouvant simplifier le paiement par téléphone mobile d’achats en ligne ont vu le jour.

Dans le même temps, l’accès asymétrique aux principaux marchés et aux plates-formes de commerce électronique peut aggraver les déséquilibres existants dans ce secteur. Les commerçants des pays en développement ne bénéficient pas de l’égalité d’accès à ces services. Des données de l’Union postale universelle sur le trafic postal international de petits paquets et colis indiquent aussi que, si les pays développés, ainsi que l’Asie et l’Océanie, affichent des excédents commerciaux notables, l’Amérique latine et les pays en transition, eux, importent bien plus qu’ils n’exportent. 

Libérer le potentiel du commerce électronique nécessite la mise en œuvre de mesures aux niveaux national et international

Afin de libérer le potentiel du commerce électronique, la CNUCED préconise dans son rapport d’élaborer des politiques susceptibles d’aider à mettre le commerce électronique au service du développement durable. Parmi les principaux domaines d’action figurent le développement de l’infrastructure des technologies de l’information et de la communication, la logistique et la facilitation du commerce, le cadre juridique et réglementaire (UNCTAD/PRESS/PR/2015/4), les paiements électroniques, les plates-formes et la mise en valeur des compétences, parallèlement à un environnement international favorable.

Le dialogue et la coopération au niveau international sont également essentiels pour simplifier les transactions électroniques, tout en faisant profiter plus largement des effets bénéfiques du commerce électronique. Il est possible qu’une attention particulière doive être accordée aux règles commerciales internationales, à la fiscalité et au renforcement des capacités.

Part des internautes qui effectuent des achats en ligne et qui sont actifs sur les réseaux
sociaux dans une sélection de pays, 2012/13
(Pourcentage)
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Source: CNUCED, adapté d’enquêtes nationales, Eurostat et Pew.
 
Les 10 premiers économies classés selon l’indice de commerce électronique B2C de la CNUCED en 2014, par région
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Source: CNUCED.

Rapport: http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/ier2015_en.pdf (seulement en anglais)
Aperçu général: http://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/ier2015overview_fr.pdf