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La conclusion d’un accord mondial visant à stimuler le commerce, notamment celui des produits agricoles, est plus important que jamais pour les pays en développement, selon le secrétaire général de la CNUCED


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2014/038
La conclusion d’un accord mondial visant à stimuler le commerce, notamment celui des produits agricoles, est plus important que jamais pour les pays en développement, selon le secrétaire général de la CNUCED
Mukhisa Kituyi partage la tribune avec Roberto Azevêdo (OMC)

Geneva, Suisse, 25 septembre 2014

​Le Conseil du commerce et du développement de la CNUCED a entamé sa deuxième semaine de session le 22 septembre par une journée consacrée au commerce, sous la forme d’un débat sur le commerce international et en particulier l’agriculture, avec pour toile de fond l’impasse dans laquelle se trouve l’accord de Bali conclu à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Il est ressorti de la réunion que la conclusion d’accords multilatéraux qui répondent à la nécessité pour les pays en développement de stimuler leur commerce agricole et accroissent ainsi la sécurité alimentaire est possible et demeure souhaitable compte tenu des objectifs du programme de développement pour l’après 2015.

Le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi, s’est déclaré favorable à «des règles commerciales multilatérales justes, prévisibles, équitables et opérationnelles» lors de la réunion, à laquelle s’est également exprimé le Directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo, qui a informé les représentants de l’état des négociations sur l’accord de Bali.

«À la CNUCED, nous sommes préoccupés par l’atonie des échanges internationaux et par le fait qu’aujourd’hui, le commerce mondial de biens et services reste beaucoup moins dynamique qu’avant la crise», selon M. Kituyi. «Avant la crise financière mondiale, le taux de croissance du commerce était plus du double de celui de l’économie mondiale. Aujourd’hui, cinq ans après la crise, le commerce croît encore moins vite que l’économie mondiale dans son ensemble. Cela veut dire que le commerce n’a pas été en mesure de faire redémarrer l’économie et, en conséquence, que la reprise enregistrée depuis la crise reste faible.»

Une bonne gestion du commerce agricole peut contribuer à l’élimination de la pauvreté, à la sécurité alimentaire, à l’émancipation économique et à la préservation des écosystèmes. Après avoir expliqué le rôle du commerce dans le développement durable et la nécessité d’inscrire comme il convient le commerce dans les objectifs de développement durable pour l’après 2015, M. Kituyi a fait observer qu’un dialogue plus étroit devait être nourri entre le processus du programme de Doha pour le développement (dans le cadre du Cycle de négociations de Doha à l’OMC) et le processus d’élaboration des objectifs pour l’après 2015.

M. Kituyi espére que les négociations sur le programme de Doha pour le développement aboutiront bientôt. Il a renouvelé le soutien que la CNUCED apporte à ses États membres, à la fois par l’exécution de programmes réguliers et par l’adoption d’une approche visant à élaborer des «règles assouplies» que permettent les travaux de la CNUCED menés dans des domaines tels que le droit à la politique de la concurrence.

M. Azevêdo a estimé que l’accord de Bali, qui vise à répondre à certains des objectifs du programme de Doha pour le développement, avait «produit des résultats très avantageux pour les membres de l’OMC» mais qu'il est «dorénavant en danger» puisque la date limite du 31 juillet fixée pour son adoption n’a pas été respectée.

M. Azevêdo a dit que «à l’heure actuelle, l’avenir paraît incertain», ajoutant que si l’on ne sort pas de l'impasse, «de nombreux travaux pourraient être gelés, notamment dans des domaines revêtant un grand intérêt pour les pays en développement, tels que l’agriculture.»

«Nous devons reconnaître que les petits pays sont probablement ceux qui souffriront le plus. Les grands pays ont d’autres options. Les petits pays et les pays vulnérables risquent d’être laissés sur le bord du chemin si nous arrêtons les négociations à l’OMC.»

«Le secteur agricole a été et reste un facteur fondamental du développement durable et de la réduction de la pauvreté dans la plupart des pays en développement», selon M. Azevêdo. «Mais l’agriculture a été caractérisée pendant plusieurs dizaines d’années par des politiques qui entraînent de graves distorsions du commerce et de la production.»

M. Azevêdo a dit que ces politiques peuvent prendre la forme d’obstacles tarifaires élevés, de diverses mesures de soutien interne − subventions ou soutien des prix du marché − et de subventions à l’exportation ou d’autres formes de soutien des exportations.

«Ces politiques à l’origine de distorsions du commerce ont un effet considérable sur les producteurs agricoles dans les pays en développement et surtout sur les plus vulnérables d’entre eux», selon M. Azevêdo. «À cause de ces anomalies, ces pays ne peuvent pas tirer pleinement parti de leurs avantages comparatifs et leurs recettes agricoles ne peuvent contribuer comme il conviendrait à la production intérieure brute, à l’emploi, au développement rural ou à la sécurité des moyens de subsistance.»

M. Crawford Falconer, représentant de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et Mme Jamie Morrison, représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, ont fait le point sur le commerce agricole international, en particulier sur la question des subventions. Il a été souligné que la tendance étant à une baisse du soutien interne à la production agricole sous la forme de subventions dans les pays membres de l’OCDE, peu de grands pays en développement étaient allés dans le sens contraire au cours des dernières années. Les orateurs ont expliqué que les pays en développement parviendront mieux à atteindre l’objectif de la sécurité alimentaire en augmentant les échanges internationaux et en garantissant l’accès à la nourriture qu’en s’efforçant d’être autosuffisants sur le plan alimentaire.

Le Conseil du commerce et du développement, qui se réunit chaque année pour examiner les activités de la CNUCED, a ouvert sa soixante et unième session le 15 septembre en élisant comme Présidente Mme Ana María Menéndez Pérez, ambassadrice d’Espagne. Sa session s’achève le 26 septembre.