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L’Amérique du sud n’est plus le moteur de la hausse de l’investissement étranger direct dans la région Amérique Latine-Caraïbes


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2015/014
L’Amérique du sud n’est plus le moteur de la hausse de l’investissement étranger direct dans la région Amérique Latine-Caraïbes

Geneva, Suisse, 24 juin 2015

​En 2014, après quatre années consécutives de hausse, les investissements étrangers directs (IED) dans la région Amérique latine-Caraïbes − hors centres financiers extraterritoriaux − ont reculé de 14 %, à 159 milliards de dollars, indique la CNUCED dans le World Investment Report 2015  (Rapport sur l’investissement dans le monde 2015).

Le recul est dû principalement à la baisse de 72 % de la valeur des fusions-acquisitions internationales en Amérique centrale et dans les Caraïbes et à un fléchissement des cours des matières premières qui s’est soldé par une diminution des investissements dans le secteur extractif en Amérique du Sud.

La baisse s’est fait sentir dans les deux sous-régions, mais d’une manière plus aiguë dans la sous-région Amérique centrale-Caraïbes (-36 %, à 39 milliards de dollars), où l’IED est revenu à des valeurs normales, après les montants exceptionnellement élevés affichés en 2013 (à la suite d’une méga-fusion dans le secteur de la brasserie au Mexique).

Les entrées d’IED en Amérique du Sud ont continué de s’effriter pour la deuxième année consécutive, reculant de 4 %, à 121 milliards de dollars, tous les principaux pays bénéficiaires, à l’exception du Chili, enregistrant une croissance négative des investissements étrangers directs.

Le Brésil, qui, pour la troisième année d’affilée, a vu ses entrées d’IED faiblir légèrement, est tout de même resté le premier pays d’accueil de la région, avec 62 milliards de dollars (-2 %) (fig. 1). Cette stabilité cache des différences sectorielles. La forte chute dans le secteur primaire (-58 %, à 8,4 milliards de dollars) a été compensée par des hausses dans le secteur manufacturier et les services (+5 % et +18 %, à 22 milliards de dollars et 33 milliards de dollars, respectivement).

Le Chili a repris sa deuxième place derrière le Brésil, ses entrées d’IED ayant progressé de 38 %, à 23 milliards de dollars, en raison de la valeur très élevée des opérations de fusion-acquisition internationales, qui a plus que triplé, à 9 milliards de dollars.

Le Mexique a été le troisième plus gros bénéficiaire d’IED de la région en 2014, même si ses entrées ont presque baissé de moitié, à 23 milliards de dollars, en raison d’un tassement des opérations de fusion-acquisition internationales, après des résultats exceptionnels en 2013. Ce recul s’est accentué en 2014, lorsque AT&T (États-Unis) a vendu sa participation de 5 milliards de dollars dans América Móvil.


Figure 1 - Les cinq premiers bénéficiaires d’IED en Amérique latine et dans les Caraïbes, 2013 et 2014

(En milliards de dollars)
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Source: CNUCED, World Investment Report 2015 

Figure 2 - Les cinq premiers investisseurs en Amérique latine et dans les Caraïbes, 2013 et 2014

(En milliards de dollars)
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Source: UNCTAD, World Investment Report 2015

Le déclin des investissements dans le secteur extractif a pesé sur les entrées d’IED en Argentine (-41 %), au Pérou (-18 %) et en République bolivarienne du Venezuela ( 88 %). Les IED sont restés stables en Colombie, malgré leur forte diminution dans le secteur extractif (-21 %, à 6,4 milliards de dollars) qui a été compensée par des hausses dans les secteurs manufacturier et financier ainsi que dans les transports et la communication.

Au Panama − après une forte progression en 2013 (+56 %) − les entrées d’IED sont demeurées aux alentours de 5 milliards de dollars en 2014, les investissements étrangers de grande échelle dans les travaux d’élargissement du canal interocéanique ayant dépassé leur point culminant. Au Costa Rica, les investissements directs ont reculé de 21 %, à 2,1 milliards de dollars, en raison de la fermeture d’un centre de production d’Intel et de la décision de Bank of America de quitter le pays.

À la Trinité-et-Tobago, les entrées d’IED ont augmenté de 21 %, en raison de l’acquisition pour 1,2 milliard de dollars par Consolidated Energy Limited (Maurice) de la part de 57 % qui lui manquait dans Methanol Holdings Trinidad Limited (MHTL). La République dominicaine a vu ses entrées d’IED s’accroître de 11 %, à 2,2 milliards de dollars, à cause notamment d’une hausse des investissements dans les zones franches.

Les sorties d’IED en provenance de la région Amérique latine-Caraïbes, hors centres financiers extraterritoriaux, ont baissé de 18 %, à 23 milliards de dollars, à cause d’une réduction de moitié de la valeur des fusions-acquisitions internationales (8,4 milliards de dollars). Compte tenu de l’importance des prêts intragroupes et des investissements considérables dirigés vers les centres financiers extraterritoriaux, il est possible que les données sur les sorties d’IED ne donnent pas une image exacte de l’investissement productif.
 
Le Brésil occupe le dernier rang du classement en tant qu’investisseur étranger direct, affichant des flux négatifs (-3,5 milliards de dollars) pour la quatrième année d’affilée; toutefois, il est toujours premier en ce qui concerne la sortie d'IED sous forme d'apports au capital , qui ont augmenté de 32 %, à 20 milliards de dollars, en 2014 (dont la moitié a pris la direction des paradis fiscaux). Les flux négatifs s’expliquent par le montant élevé des prêts accordés par les filiales étrangères à leurs sociétés mères au Brésil.

Le Chili a été le premier investisseur étranger direct de la région en 2014, avec des flux qui se sont accrus de 71 %, à 13 milliards de dollars (fig. 2), malgré un recul de 26 % des sorties d'IED sous forme d'apports au capital. La situation est due à une forte hausse des prêts intragroupes. Le Mexique − deuxième investisseur étranger direct de la région − a vu ses sorties d’IED diminuer de 60 %, à 5,2 milliards de dollars, principalement à cause d’une chute des prêts intragroupes.

Après plus de dix ans de forte progression tirée par l’Amérique du Sud (fig. 3), les perspectives de l’IED dans la région Amérique latine-Caraïbes sont moroses, conclut la CNUCED dans son rapport.

Figure 3 - Entrées d’IED en Amérique latine et dans les Caraïbes en valeur totale  et par grande sous-région, 1991-2014 (En milliards de dollars)
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Source: CNUCED, base de données IED/STN (www.unctad.org/IEDstatistics).
Note: Sauf centres financiers extraterritoriaux des Caraïbes.

La CNUCED considère que le ralentissement des entrées d’IED dans la région est l’occasion d’engager une réflexion sur l’expérience des vingt dernières années. Dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015, les décideurs voudront peut-être étudier la contribution que les IED peuvent apporter au développement de la région et les politiques qu’il convient de mettre en place.

Rapport : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2015_en.pdf
Aperçu général en anglais : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2015_overview_en.pdf