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Le ralentissement de la croissance crée des incertitudes quant à la situation de la dette des pays en développement


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2013/049
Le ralentissement de la croissance crée des incertitudes quant à la situation de la dette des pays en développement
La Conférence sur la gestion de la dette (11-13 novembre) débattra de la viabilité de la dette, de mécanismes de prévention des crises et de stratégies de gestion

Geneva, Suisse, 11 novembre 2013

​Beaucoup de pays pauvres ont amélioré la situation de leur dette ces dernières années, mais «cette tendance positive marque aujourd’hui le pas», a déclaré le Secrétaire général de la CNUCED, M. Mukhisa Kituyi, à l'ouverture de la Conférence sur la gestion de la dette (11-13 novembre). Il a préconisé une plus large application des Principes relatifs à la promotion de prêts et d’emprunts souverains responsables, élaborés par la CNUCED, et a appelé à des réformes internationales conduisant à un «mécanisme concerté de restructuration de la dette» pour faire face à d’éventuelles nouvelles crises de la dette.

Au cours de cette conférence, il y aura des débats sur ce que les pays en développement peuvent faire en cas d’événements extérieurs risquant d’aggraver la situation de leur dette. Les participants vont aussi examiner les mesures qui pourraient être prises pour éviter ou atténuer des crises de la dette, ainsi que des stratégies pour une gestion efficace de la dette souveraine.

Parmi les intervenants figureront Win Shein, Ministre des finances et du revenu du Myanmar, et Aggrey Tisa Sabuni, Ministre des finances, du commerce, de l’investissement et de la planification économique du Soudan du Sud, ainsi qu’un certain nombre de responsables nationaux du trésor et d’experts de la gestion de la dette.

D’après le Secrétaire général de la CNUCED, le stock de la dette des pays en développement avait augmenté de plus de 10 % par an depuis la crise financière mondiale de 2009, et de 12 % en 2012. Jusqu’à récemment, une forte croissance du produit intérieur brut (PIB), même après la récession, avait compensé l’alourdissement de la dette, permettant aux pays en développement et aux pays en transition de ramener le ratio moyen dette totale/PIB de 28 % environ au début du nouveau millénaire à quelque 21 % en 2011.

Mais la stagnation dans les pays avancés avait récemment provoqué une «forte contraction de la croissance des exportations» dans les pays en développement et les pays en transition, d’après M. Mukhisa Kituyi. Dans le même temps, des niveaux élevés de chômage et la nécessité concomitante d’assurer les services sociaux nécessaires avaient accru les dépenses publiques. De plus, les flux de capitaux vers les pays pauvres étaient devenus plus incertains en raison de l’évolution des anticipations quant au niveau des taux d’intérêt à long terme dans les pays avancés, s’agissant de savoir quand les mesures publiques de relance seraient progressivement diminuées. Dans quelques cas, les flux de capitaux vers les pays en développement s’étaient inversés.

Il en avait résulté qu’en 2012, le ratio dette/PIB des pays en développement s’était légèrement dégradé, pour la première fois en plus d’une décennie, pour s’établir à 22 % en moyenne.

«Il n’y a pas encore de raison de s’alarmer», a déclaré le Secrétaire général de la CNUCED, en faisant observer que, paradoxalement, «à l’inverse des années 1990, la plupart des pays notoirement surendettés aujourd’hui sont des pays avancés». Mais si «l’endettement extérieur des pays en développement en tant que groupe reste gérable, bien que les statistiques agrégées occultent d’importantes différences entre les pays, cette nouvelle situation doit inciter à la vigilance».

«La fréquence et la gravité des crises de la dette ont augmenté, et ces crises ne sont plus limitées aux seuls pays en développement; aussi la nécessité de trouver des solutions rapides, impartiales et transparentes s’impose-t-elle désormais avec plus de force à tous les pays. Il faudra pour cela réformer l’architecture financière internationale afin de créer des mécanismes plus efficaces de prévention, et de règlement rapide, des crises.»

Le Secrétaire général a noté que l’ensemble de Principes relatifs à la promotion de prêts et d’emprunts souverains responsables de la CNUCED «ne crée pas de nouveaux droits ni de nouvelles obligations en droit international, mais recense de façon systématique les principes généraux fondamentaux et les meilleures pratiques appliqués aux prêts et aux emprunts souverains et en détaille les implications. Ainsi, si un nombre croissant d’acteurs adhèrent volontairement à ces principes, ceux-ci pourront contribuer à la prévention des crises de la dette.».

Ajoutant que «Nous devons aussi améliorer notre traitement des crises de la dette lorsqu’elles se produisent», le Secrétaire général a instamment demandé que soit élaboré «un mécanisme concerté de restructuration de la dette» pour éviter les incertitudes juridiques et des négociations interminables sur ces restructurations. L’absence d’un tel mécanisme risquait «d’aggraver les incidences négatives des crises, aussi bien pour le pays considéré que pour ses créanciers».

La CNUCED a créé un groupe de travail chargé d’élaborer un mécanisme de restructuration de la dette. «Nous espérons que ce groupe pourra apporter une contribution au débat général sur cette question importante et urgente», a déclaré en conclusion le Secrétaire général.