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L’investissement étranger direct dans les économies en transition a bondi de 81 % en 2016 selon un rapport de l'ONU


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2017/016
L’investissement étranger direct dans les économies en transition a bondi de 81 % en 2016 selon un rapport de l'ONU

Geneva, Suisse, 7 juin 2017

En 2016, les flux d’investissement étranger direct (IED) à destination des économies en transition de l’Europe du Sud-Est, comme de la Communauté d’États indépendants (CEI) et de la Géorgie, ont bondi de 81 % pour atteindre 68 milliards de dollars, selon les données du  World Investment Report 2017 (« Rapport 2017 sur l’investissement dans le monde ») de la CNUCED.

La situation, dans les deux sous-groupes considérés, différait notablement. En forte hausse pour ce qui concerne le Kazakhstan et la Fédération de Russie, les flux à destination de la CEI et de la Géorgie ont pratiquement doublé pour s’établir à 63 milliards de dollars, tandis qu’en Europe du Sud-Est, ils accusent, avec un chiffre de 4,6 milliards de dollars, une baisse de 5 %. Les principaux pays destinataires de l’IED étaient, dans l’ordre, la Fédération de Russie, le Kazakhstan, le Turkménistan, l’Azerbaïdjan et l’Ukraine (fig. 1).

L’IED en faveur de la Fédération de Russie a triplé pour atteindre 38 milliards de dollars, les performances économiques du pays ayant dépassé les attentes, en partie grâce au raffermissement des prix du pétrole. Les investissements en action se sont redressés, passant d’une baisse de 400 millions de dollars en 2015 à une hausse de 19 milliards de dollars en 2016. La progression des bénéfices réinvestis par les acteurs établis, passés de 11 à 18 milliards de dollars en 2016, a aussi contribué à la croissance de l’IED. Malgré cette hausse, les entrées d’IED dans le pays sont restées inférieures de moitié au record de 76 milliards de dollars enregistré en 2008. Quant au Kazakhstan, il a vu doubler le volume d’IED sous l’effet de la forte augmentation des activités de prospection minière et de l’arrivée de nouveaux investisseurs.

Certains pays d’Europe du Sud-Est ont échappé à la tendance à la baisse de la région. Les flux à destination de l’Albanie, de la Bosnie-Herzégovine et de l’ex-République yougoslave de Macédoine ont tous progressé. En Albanie et en Serbie, de nouvelles sources d’investissement étranger sont apparues avec les investisseurs chinois.

Avec l’émergence des investisseurs chinois, on a assisté à une redistribution de la provenance géographique de l’IED destiné aux économies en transition. Entre 2010 et 2015, le stock d’IED des multinationales chinoises dans la région a presque quadruplé, passant de 6 à 23 milliards de dollars, ce qui fait de la Chine le troisième pays d’origine de l’IED par ordre d’importance (fig. 2). Le stock d’IED de tous les autres pays d’origine est en recul, Royaume-Uni excepté. Chypre, qui était traditionnellement la principale plaque tournante des économies en transition pour les sorties comme pour les entrées d’IED, a connu une chute de près de 60 % de son stock d’IED dans la région (passant de 65 à 27 milliards de dollars).

Les sorties d’IED des économies en transition ont baissé de 22 % pour s’établir à 25 milliards de dollars, leur plus bas niveau depuis 2005. Elles ont augmenté de 1 % dans le cas de la Fédération de Russie, principal investisseur du groupe, et sont passées de 27,1 à 27,3 milliards de dollars, mais elles sont largement négatives au Kazakhstan, en raison de prêts intragroupe filiale-société mère.

Les perspectives sont modérément optimistes en ce qui concerne l’IED dans la région. D’importants projets de création de capacités ont été annoncés en 2016 dans le secteur manufacturier et dans les services, ce qui témoigne d’un regain d’intérêt pour la région de la part des investisseurs. Toutefois, les perspectives de l’IED restent en demi-teinte pour la Fédération de Russie. Les stratégies de substitution des importations adoptées par le pays pourraient offrir des possibilités à de nouveaux acteurs, mais elles profitent plus aux producteurs locaux qu’à l’IED. Les privatisations pourraient aussi ouvrir de nouvelles opportunités en matière d'IED dans certaines économies telles que la Fédération de Russie, l’Ukraine et les pays de l’Europe du Sud-Est. Des programmes de coopération régionale visant à attirer les investissements en Europe du Sud-Est ont été engagés dans le cadre de la zone de libre-échange d’Europe centrale et devraient favoriser l’IED dans la région.

Figure 1 - Les cinq premières économies en transition destinataires des flux d’IED en 2015 et 2016
(En milliards de dollars)
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Source : CNUCED, Rapport sur l’investissement dans le monde 2017.


Figure 2 - Les 10 premiers investisseurs dans les économies en transition en 2010 et 2015
(En milliards de dollars)
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Source : CNUCED, Rapport sur l’investissement dans le monde 2017.
Note : Les chiffres présentés ici sont tirés des données sur les stocks d’IED des pays partenaires.