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L’investissement étranger direct mondial a chuté de 16 % en 2014


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2015/012
L’investissement étranger direct mondial a chuté de 16 % en 2014

Geneva, Suisse, 24 juin 2015

​L’investissement étranger direct (IED) mondial a chuté de 16 % pour atteindre 1 230 milliards de dollars en 2014, selon le World Investment Report 20151 (Rapport sur l’investissement dans le monde)  de la CNUCED. Selon les auteurs du rapport, cette chute peut s’expliquer par la fragilité de l’économie mondiale, par l’incertitude des investisseurs au sujet des orientations de politiques et par l’existence de risques géopolitiques élevés. De plus, les nouveaux investissements ont été contrebalancés par des désinvestissements importants.

Il ressort du rapport que la Chine est devenue le premier récepteur de l’IED en 2014, suivie de Hong-Kong (Chine) et des États-Unis. Les pays en développement en tant que groupe ont attiré des IED d’un montant de 681 milliards de dollars, demeurant les premiers destinataires en pourcentage des entrées mondiales. Parmi les 10 premiers bénéficiaires de l’IED au niveau mondial, la moitié appartenait au monde en développement : Chine, Hong-Kong (Chine), Singapour, Brésil et Inde.

Cette évolution découle de l’expansion à l’étranger des multinationales de pays en développement, dont les investissements ont atteint un point culminant à près de 500 milliards de dollars. En 2014, neuf des 20 plus grands investisseurs appartenaient au monde en développement ou étaient des pays en transition (Hong-Kong (Chine), Chine, Fédération de Russie, Singapour, République de Corée, Malaisie, Koweït, Chili et province chinoise de Taiwan), les entreprises de l’Asie en développement ayant investi davantage à l’étranger que celles des autres régions. Les pays en développement ont représenté une part record des sorties mondiales d’IED, soit 35 % contre 13 % en 2007. Cette expansion mondiale se caractérise notamment par les investissements réalisés dans d’autres pays en développement. Le stock d’IED des pays en développement dans les autres pays en développement (IED Sud-Sud), compte non tenu des centres financiers extraterritoriaux des Caraïbes, a progressé de deux tiers, passant de 1 700 milliards de dollars en 2009 à 2 900 milliards de dollars en 2013.

Avec 499 milliards de dollars enregistrés l’année dernière, les entrées d’IED dans les pays développés ont baissé de 28 %. Toutefois, ce chiffre est dû dans une large mesure à la méga-cession de Verizon Wireless aux États-Unis par le britannique Vodafone. Cette transaction était représentative d’une tendance générale des fusions-acquisitions dans laquelle la moitié des opérations étaient des cessions. Cela malgré une reprise des fusions-acquisitions internationales, qui a permis d’enregistrer le nombre le plus élevé d’opérations de grande envergure (d’un montant supérieur à 1 milliard de dollars) depuis 2008, qui est passé de 168 en 2013 à 223 en 2014.

Selon le rapport, qui suit l’activité internationale des entreprises dans un certain nombre de domaines, la production internationale des multinationales a augmenté en 2014. Le chiffre d’affaires et les actifs des multinationales à l’étranger ont progressé plus rapidement que ceux de leurs concurrents nationaux, créant 7 900 milliards de dollars environ de valeur ajoutée. En outre, les filiales étrangères des multinationales employaient au total 75 millions de personnes, après avoir créé 4 millions d’emplois dans le monde l’année dernière (tableau 1).

Au cours de la dernière décennie, l’investissement a de plus en plus ciblé le secteur des services, en raison de la libéralisation de ce secteur et de la progression à long terme de la part des services dans tous les pays. En 2012, dernière année pour laquelle des données étaient disponibles, les services représentaient 63 % du stock mondial d’IED, soit plus de la moitié de la part du secteur manufacturier, qui était de 26 %; le secteur primaire représentait 7 % du total (et les activités diverses 4 %), selon le rapport.

Tableau 1 - Choix d’indicateurs de l’IED et de la production internationale,
2014 et certaines années
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Source : CNUCED, World Investment Report 2015.

En ce qui concerne l’après-2014, les auteurs du rapport estiment qu’une reprise soutenue de l’IED mondial est en vue, les entrées mondiales augmentant de 11 % à 1 400 milliards de dollars en 2015. Ils prévoient aussi que cette hausse se poursuivra en 2016, avec 1 500 milliards de dollars, et en 2017, avec 1 700 milliards de dollars (tableau 2). Les pays développés devraient enregistrer une forte progression des entrées en 2015 (de plus de 20 %), du fait d’une activité économique plus vigoureuse. Les entrées dans les pays en développement devraient rester élevées, en hausse de 3 % en moyenne au cours des deux prochaines années.

Ces estimations sont étayées par le modèle prévisionnel de la CNUCED sur l’IED et par une enquête menée auprès des grandes entreprises multinationales. Les fusions-acquisitions internationales devraient aussi enregistrer une reprise en 2015. La part des entreprises multinationales envisageant d’augmenter leurs investissements directs à l’étranger au cours des trois prochaines années (2015-2017) est passée de 24 à 32 %, selon le rapport; peu d’entreprises comptent les réduire.

Toutefois, la croissance de l’IED pourrait être perturbée par une multitude de facteurs économiques et politiques, notamment par les incertitudes actuelles dans la zone euro, les retombées possibles des tensions géopolitiques ainsi que la vulnérabilité persistante des pays émergents.

Tableau 2 - Projections des flux d’IED, par groupe de pays
(En milliards de dollars et en pourcentage)
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Source : CNUCED, World Investment Report 2015.

Rapport : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2015_en.pdf
Aperçu général en anglais : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2015_overview_en.pdf