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À l’occasion de la conférence de l’ONU sur les océans, la CNUCED se réunit avec d’autres acteurs influents au niveau mondial pour examiner la question de l’élimination des subventions à la pêche qui sont préjudiciables


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2017/018
À l’occasion de la conférence de l’ONU sur les océans, la CNUCED se réunit avec d’autres acteurs influents au niveau mondial pour examiner la question de l’élimination des subventions à la pêche qui sont préjudiciables
La CNUCED, dans le cadre de la Conférence sur les océans, lancera un appel en faveur de l’adoption d’un accord mondial contraignant visant à mettre un terme à certaines formes de subventions à la pêche

Geneva, Suisse, 2 juin 2017

En quoi les subventions à la pêche sont-elles tellement préjudiciables à notre planète ? Par leur effet d’entraînement dont les conséquences sont dévastatrices pour l’environnement et les populations mondiales les plus vulnérables. Les subventions versées par les pays riches encouragent la surpêche et la surcapacité des flottes de pêche ; elles peuvent, de même, favoriser la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. En conséquence, les personnes vulnérables pour qui la pêche constitue la source principale de nourriture et de revenu souffrent de l’insécurité alimentaire, du chômage et de la pauvreté. La CNUCED mettra en avant cette problématique à la prochaine Conférence sur les océans qui se tiendra du 5 au 7 juin 2017, à New York.

Le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi, a déclaré : « Les pays en développement peuvent protéger des millions d’emplois en mettant un terme aux subventions à la pêche préjudiciables ; il incombe à la communauté internationale de contribuer à rendre possible ce changement si nécessaire. ».

Les subventions à la pêche sont estimées, à l’échelle mondiale, à pas moins de 35 milliards de dollars des États-Unis, dont 20 milliards peuvent directement contribuer à la surpêche et à la surcapacité. La part des stocks de poissons biologiquement durables continue à baisser ; elle a chuté de 90 % en 1974 à 69 % en 2013.

« Sur 5 dollars de produits de la pêche, environ 1 dollar correspond à des subventions diverses. Les exportations totales de produits à base de poissons et fruits de mer s’élèvent à 146 milliards de dollars, ce qui n’est pas négligeable. Le prix du poisson est indûment élevé, et, dans les pays en développement, nombreux sont ceux qui sont bien trop pauvres pour pouvoir faire face à son augmentation », selon David Vivas-Eugui, spécialiste de la CNUCED.

À la Conférence sur les océans, M. Kituyi rencontrera des dirigeants mondiaux et des acteurs influents de premier plan, dans le but d’inciter de manière plus insistante les gouvernements à mettre un terme définitif aux subventions à la pêche.

Cet objectif est conforme à l’engagement pris l’année dernière à l’occasion de la quatorzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, au titre duquel 91 pays ont signé la feuille de route des Nations Unies pour l’élimination des subventions à la pêche préjudiciables. En septembre 2016, les dirigeants de la planète ont approuvé le nouvel objectif de développement durable 14 concernant la pêche : conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines. L’objectif 14.6 porte directement sur les subventions préjudiciables et a redynamisé les efforts déployés pour réduire progressivement et, à terme, supprimer les subventions à la pêche.

Le deuxième jour de la conférence, dans le cadre d’un dialogue ouvert, M. Kituyi participera à un débat commun avec José Graziano da Silva (Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)), Erik Solheim (Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)) et Karl Braumer (Directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)), concernant la manière de mettre en œuvre la feuille de route pour l’élimination des subventions à la pêche.

« Le fait que 91 pays ont décidé d’adhérer à une nouvelle initiative en un temps si court atteste de la nécessité de celle-ci ainsi que de la capacité de la CNUCED de former un consensus afin d’obtenir un véritable changement », a déclaré M. Kituyi.

À la Conférence sur les océans, la CNUCED s’attachera à rechercher, auprès des gouvernements, des stratégies concrètes pour mettre un terme à ces subventions nuisibles.

La feuille de route adoptée à la quatorzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement se décompose en quatre points :
1. Imposer aux pays de fournir des renseignements sur les subventions qu’ils octroient ;
2. Interdire les subventions qui contribuent à la surpêche et à la pêche illicite ;
3. Mettre au point de nouveaux moyens d’action visant à prévenir l’adoption de nouvelles subventions préjudiciables ;
4. Faire bénéficier les pays en développement d’un traitement spécial et différencié.

« La demande en produits à base de poissons et fruits de mer reste assez élevée et provient principalement des marchés de la région asiatique et des pays développés. La Conférence sur les océans doit véritablement changer la donne. Les pays participants ne se rendront pas à New York seulement dans l’optique d’envoyer un signal politique, mais parce qu’ils sont préoccupés par les perspectives d’avenir de ce marché important », a fait observer Lucas Assunção, Chef du Service du commerce, de l’environnement, des changements climatiques et du développement durable de la CNUCED.

L’appel qui sera lancé, dans le cadre de la Conférences sur les océans, met l’accent sur la nécessité pour les gouvernements de décider d’interdire certaines formes de subventions à la pêche qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, de supprimer les subventions qui favorisent la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et de s’abstenir d’introduire de nouvelles subventions de ce type.

La CNUCED apporte un appui direct à la Conférence sur les océans en ce qui concerne les aspects liés au commerce de l’objectif de développement durable 14, dans le cadre d’une coalition à laquelle adhèrent la FAO, le PNUE, le Commonwealth, le Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Groupe ACP) et l’Institut international de l’océan. La CNUCED organise une série de manifestations parallèles et diffuse plusieurs publications spécialement conçues pour les besoins de la Conférence ; elles peuvent être consultées ici.

En participant à cette conférence, la CNUCED entend tirer parti de l’élan insufflé par la déclaration commune adoptée à la quatorzième session de la Conférence et accélérer l’exécution du plan d’action en quatre points en lançant un appel en faveur de l’adoption d’un accord mondial contraignant sur les subventions à la pêche, à la onzième Conférence ministérielle de l’OMC qui se tiendra plus tard cette année, à Buenos Aires. La CNUCED réunira différents acteurs afin de déterminer les mesures à prendre pour hâter l’élimination des subventions à la pêche préjudiciables et aboutir à l’adoption d’un accord mondial. Elle s’emploiera également à inciter les États Membres à prendre des engagements volontaires visant à réduire progressivement et, à terme, à supprimer ce type de subventions.