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L’ONU aide les pays à ne pas se laisser dépasser par la technologie et l’innovation mais à les mettre au service de leur développement


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2019/010
L’ONU aide les pays à ne pas se laisser dépasser par la technologie et l’innovation mais à les mettre au service de leur développement

Geneva, Suisse, 7 mai 2019

Des personnalités de premier plan analysent les incidences de l’évolution rapide des technologies sur le développement durable

Édification de sociétés résilientes, notamment par la contribution des sciences citoyennes

Genève, 7 mai 2019 − Le rythme rapide de l’évolution technologique, les problèmes qu’elle pose et les promesses qu’elle porte seront au centre des discussions des représentants ministériels, qui se réuniront au siège européen de l’ONU à Genève, du 13 au 17 mai, pour examiner les bienfaits que la science et la technologie peuvent apporter au développement durable.

Ils seront rejoints par des scientifiques éminents et par d’influents innovateurs et théoriciens de la technologie, pour la vingt-deuxième session annuelle de la Commission de la science et de la technique au service du développement, qui aura lieu au Palais des Nations.

Les débats porteront sur les incidences de la science, de la technologie et de l’innovation, y compris des technologies de l’information et de la communication, sur le développement durable, à une époque où l’évolution technologique rapide offre des possibilités sans précédent pour atteindre les objectifs de développement durable.

À l’heure où l’innovation doit être tournée vers la gestion des problèmes les plus périlleux que la planète n’ait jamais connus − notamment les changements climatiques −, la Commission prend une importance nouvelle.

Toutefois une mise en garde s’impose.

Dans son rapport 2018 à la Commission, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres, relève que les technologies de pointe offrent une occasion sans précédent de réformer les pratiques de développement durable, l’application des mesures prises en la matière et le suivi de ces mesures.

Pourtant, ajoute-t-il, les incidences que ces technologies pourraient avoir sur les normes juridiques, sociales, éthiques et culturelles suscitent de profondes interrogations, notamment en ce qui concerne l’intégrité de la vie humaine, la sauvegarde du milieu naturel, le respect de la vie privée, de la sécurité et de la sûreté des personnes ou la prévention de toute forme de discrimination.

Telles sont les prémisses des débats de la Commission.

       

Débat avec des personnalités de premier plan

Pendant la journée d’ouverture de la Commission, trois éminents scientifiques, réunis pour un débat Intitulé « A Conversation With Great Minds », Planteront Le Décor.

Les trois scientifiques définiront les orientations futures de la coopération internationale dans le domaine des technologies de pointe mises au service du développement durable, telle l’intelligence artificielle.

L’une de ces scientifiques, Wendy Hall, qui a contribué à l’élaboration de la stratégie du Royaume-Uni dans le domaine de l’intelligence artificielle, estime que les débats sur les modalités de déploiement de cette technologie devraient avoir lieu au niveau mondial.

« Si nous parvenons à exploiter l’intelligence artificielle d’une manière qui nous permet d’instaurer un développement durable, les possibilités qui s’ouvrent à nous sont extraordinaires, mais le risque existe aussi de donner aux machines un pouvoir de décision sur nos vies », a-t-elle dit.

« C’est pourquoi nous devons examiner la formidable évolution de l’intelligence artificielle au regard des problèmes éthiques que pose leur adoption massive. »

Wendy Hall, qui est professeur d’informatique à l’Université de Southampton, a reçu de nombreuses distinctions pour ses contributions à la science et à la technologie. Outre son rôle de premier plan dans les progrès de l’informatique, elle a cofondé le Web Science Trust avec Tim Berners Lee et d’autres.

Deux autres scientifiques de renommée mondiale seront présents aux côtés de Mme Hall :

  • Carlo Rubbia, ancien Directeur général du CERN, l’organisation européenne pour la recherche nucléaire, et colauréat du prix Nobel de physique pour ses travaux sur la physique des particules, qui ont conduit à la découverte des particules de champ W et Z;
  • Jürgen Schmidhuber, directeur et professeur au laboratoire suisse d’intelligence artificielle IDSIA et cofondateur et scientifique principal de la société de recherche en intelligence artificielle NNAISENSE, dont les travaux ont été précurseurs dans le domaine des réseaux LSTM (réseaux récurrents à mémoire court et long terme) et ont jeté les bases des technologies de reconnaissance vocale, utilisées aujourd’hui dans les appareils numériques, notamment Siri d’Apple et Alexa d’Amazon.

La rencontre aura lieu le 13 mai à 11 heures (HEC), dans la salle XVII du Palais des Nations ; elle sera animée par la journaliste primée Didi Akinyuelure, et diffusée en direct sur Facebook (@UNCTAD).

Incidences de l’évolution rapide des technologies

À 16 heures, toujours en cette journée d’ouverture, une table ronde de haut niveau sera consacrée au premier thème prioritaire de la Commission : « Incidences de l’évolution rapide des technologies sur le développement durable ».

Le déploiement de technologies nouvelles et naissantes peut être un moyen d’avancer vers la réalisation des objectifs de développement durable.

Toutefois, si la vitesse de progression de la technologie et de l’innovation dépasse la vitesse d’adaptation des gouvernements et des populations, celles-ci risquent de rester sur le bord de la route.

« Le risque est grand de voir la fracture numérique se creuser encore davantage, ce qui aurait pour effet d’empêcher les pays en développement de profiter de la science, de la technologie et de l’innovation pour les mettre au service de leur développement », a déclaré Mukhisa Kituyi, Secrétaire général de la CNUCED.

Le chef de la CNUCED a souligné la nécessité d’aider les pays en développement − et tous ceux qui n’ont accès à rien et qui n’ont aucun débouché − à bénéficier de la science, de la technologie et de l’innovation et à les utiliser pour s’attaquer à leurs problèmes de développement et trouver des solutions innovantes.

Il est également important de s’attaquer aux phénomènes fortuits qui menacent les objectifs de prospérité partagée, d’inclusion sociale, d’égalité femmes-hommes et de durabilité environnementale que nous espérons atteindre.

« Par exemple, seuls 12 % des maîtres de recherche dont les travaux sont consacrés à l’apprentissage automatique sont des femmes, et au sein des entreprises technologiques, un tiers seulement des postes de début de carrière sont occupés par des femmes », a déclaré Shamika Sirimanne, Directrice de la Division de la technologie et de la logistique de la CNUCED.

« Il y a aussi beaucoup de pertes. Aujourd’hui, moins de 30% des chercheurs dans le monde sont des femmes. Selon des données de l’UNESCO, pour la période comprise entre 2014 et 2016, 30 % seulement des étudiantes qui entrent dans l’enseignement supérieur optent pour des disciplines liées aux sciences, aux technologies, à l’ingénierie et aux mathématiques. »

L’accélération de l’évolution technologique risque d’élargir le fossé numérique entre femmes et hommes et d’aggraver la sous-représentation des femmes dans les carrières scientifiques, technologiques, techniques et mathématiques.

Des spécialistes de l’intelligence artificielle, de la biologie du génome et de l’impression 3D siégeront à la table ronde. Le débat sera animé par Julia Sieger, journaliste de France 24 et présentatrice de Tech 24, et retransmis en direct.

 

Édification de sociétés résilientes

« Le rôle que jouent la science, la technologie et l’innovation dans l’édification de sociétés résilientes, notamment par la contribution des sciences citoyennes » est le deuxième thème prioritaire de la Commission.

Des responsables d’organisations internationales basées à Genève ainsi que des experts échangeront leurs vues à l’occasion d’un débat animé par l’écrivain et journaliste primé Andrew Revkin, de la National Geographic Society.

Les technologies de pointe ouvrent de nouvelles voies pour renforcer la résilience, qui est décisive pour le développement durable.

La science citoyenne, qui fait appel aux nouvelles technologies pour mobiliser des bénévoles qui effectueront des tâches telles que la collecte de données à des fins scientifiques, est une nouveauté.

Dans le même temps, des difficultés non négligeables se posent pour inscrire l’élaboration d’initiatives de science, de technologie et d’innovation axées sur la résilience des sociétés dans une approche inclusive et pour faire une utilisation responsable des données collectées dans le cadre de projets scientifiques citoyens.

Il y aura également une séance consacrée aux progrès accomplis dans la mise en œuvre des textes issus du Sommet mondial sur la société de l’information et une autre sur les premiers résultats des examens de la politique de la science, de la technologie et de l’innovation de l’Éthiopie, de l’Ouganda et du Panama.

La science en plus

Six manifestations publiques auront lieu parallèlement aux séances de la Commission.

Le 14 mai à 9 heures, Bertrand Piccard, pionnier de l’énergie solaire, Isabelle Durant, Secrétaire générale adjointe de la CNUCED, et Shumete Gizaw, Ministre d’État de l’Éthiopie chargé de la science et de la technologie, parleront du rôle des jeunes pousses face aux problèmes de développement les plus urgents de l’heure.

Le même jour à 18 h 15, Richard Baldwin, professeur d’économie internationale à l’Institut des hautes études internationales et du développement, donnera la conférence inaugurale publique de la Commission. La conférence portera sur la manière dont la « globotique » (globalisation et robotique) transforme les parcours de développement. Richard Baldwin est l’auteur d’un nouvel ouvrage intitulé “The Globotics Upheaval: Globalization, Robotics, and the Future of Work.

 

À propos de la CSTD

La Commission de la science, de la technologie et du développement est l’espace consacré aux débats sur la science et la technologie − quoi de neuf ? quels sont les sujets importants ? quels sont les évolutions en cours ? et quel en est l’impact ? − et à leurs incidences sur le développement et sur un avenir qui soit durable pour tous. À la vingt‑deuxième session de la Commission, des représentants des gouvernements nationaux, du secteur privé, des milieux universitaires, de la société civile et des organismes régionaux et internationaux se pencheront sur l’évolution récente de la science et de l’innovation, et en particulier sur l’intérêt qu’elles présentent pour les activités de développement.