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L’urbanisation rapide impose d’investir dans un développement durable des villes


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UNCTAD/PRESS/IN/2014/008
L’urbanisation rapide impose d’investir dans un développement durable des villes
La CNUCED et Jeffrey Sachs créent un partenariat pour étudier les solutions possibles

Geneva, Suisse, 22 octobre 2014

​Face à une expansion urbaine accélérée, l’investissement est essentiel pour rendre les villes vivables, accueillantes pour tous et durables. C’est ce qui a été posé lors d’une table ronde réunissant maires et chefs d’entreprise, organisée par la CNUCED et le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies (SDSN) dans le cadre du Forum mondial de l’investissement 2014 de la CNUCED, à Genève.

Animée par M. Jeffrey Sachs, Directeur du SDSN et spécialiste mondialement reconnu du développement économique et de la lutte contre la pauvreté, cette table ronde a été l’occasion pour la CNUCED de prendre un nouvel engagement en faveur du développement durable, cette fois en ce qui concerne les villes. La CNUCED et le SDSN ont ainsi conclu un partenariat en vue de définir et de partager les bonnes pratiques en matière de développement durable urbain.

Les participants à la table ronde, organisée le 14 octobre dernier, ont examiné les problèmes rencontrés par les villes et ont cherché à savoir comment celles-ci pourraient attirer des investissements étrangers et comment ces investissements pourraient contribuer à un développement durable.

Le Secrétaire général adjoint de la CNUCED, M. Petko Draganov, a indiqué que, comme la politique − pour paraphraser certaine formule −, le développement économique commence au niveau local. Les maires et les autres responsables municipaux ont donc été appelés à jouer un rôle encore plus important à l’avenir.

La population urbaine est aujourd’hui supérieure à la population rurale. D’ici à 2050, on estime qu’elle augmentera encore de trois milliards de personnes, pour atteindre 70 % de la population mondiale.

M. Draganov a ajouté que les villes représentent 80 % du PIB mondial, mais qu’elles sont aussi les principales responsables des émissions de carbone dans le monde.

M. Ali Masoud Al-Sunaidy, Ministre du commerce et de l’industrie d’Oman, a expliqué comment la gestion des fonds par des professionnels peut donner de meilleurs résultats que l’investissement public direct. Il a affirmé que les villes doivent être plus transparentes, notant que «plus la transparence est grande, plus les besoins sont entendus».

Les maires et responsables municipaux sont convenus que, pour attirer les investissements et en obtenir les résultats escomptés, la gestion des villes doit être confiée à des professionnels. La protection ou la garantie des investissements sont également importantes.

Selon M. Hanan Gundadow Abdul-Rahman, maire de la ville de Tamale, au Ghana, «[l]es investissements ne sont pas courageux, ils ne se placent que dans des lieux sûrs».

M. Jordi Joly i Lena, conseiller municipal de Barcelone chargé de l’économie et des finances, a estimé que les administrations publiques doivent disposer d’un pouvoir de décision suffisant pour conclure des partenariats public-privé. Appuyés par d’autres participants, il a demandé instamment au secteur public de s’inspirer davantage du secteur privé.

De hauts responsables de grandes entreprises internationales, comme Siemens et Ericsson, ont aussi fait part de leurs réactions et de leurs observations.

Selon M. Martin Powell, responsable du développement urbain chez Siemens et ancien conseiller chargé de l’environnement auprès du maire de Londres, M. Boris Johnson, «les villes qui ont un plan à long terme réussissent toujours mieux, même lorsqu’elles ne suivent pas ce plan».

M. Powell s’est référé à des études récentes, selon lesquelles l’économie et l’environnement ont beaucoup à gagner de l’automatisation et de systèmes intelligents, même modestes, tout en mettant en garde contre un gaspillage des investissements dans les énergies renouvelables si les villes ne modernisent pas leurs réseaux de distribution.

Mme Elaine Weidman-Grunewald, Vice-Présidente chargée du développement durable et de la responsabilité des entreprises chez Ericsson, s’est ralliée aux observations de M. Powell, et a estimé que le moment est particulièrement opportun pour encourager les investissements dans les infrastructures existantes.

Selon elle, les villes doivent optimiser l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement en électricité − dont l’inefficacité est à l’origine d’une déperdition d’énergie de plus de 70 % avant même l’arrivée au consommateur final.

Mme Weidman-Grunewald et d’autres participants ont mentionné les très nombreuses villes qui manquent de capacités et de ressources. Mme Gabriela Reyes Andrés, de la Direction de l’utilisation durable de l’énergie du Ministère mexicain de l’énergie, a indiqué que son pays compte plus de 2 000 communes, dont plus de la moitié n'ont pas les moyens financiers et humains de procéder à des analyses approfondies de leur situation énergétique.

Mme Reyes Andrés a présenté un projet pilote, soutenu par la Banque mondiale et visant à renforcer l’efficacité énergétique des villes. Ce projet consiste en un diagnostic énergétique complet de chaque État du Mexique. Il pourrait être utile aux maires et contribuer à la prise en compte du développement durable dans les politiques municipales.

Les participants sont convenus que les maires ont un rôle important à jouer dans chacune des trois composantes du développement durable, à savoir: le développement social, le développement économique et la protection de l’environnement.

S’agissant de la santé publique et de l’environnement, M. Russell Curtis, chef par intérim de l’Autorité de promotion de l’investissement de Durban, a dit: «C’est nous, en tant que citadins, qui sommes les plus concernés, nous qui devons vivre et respirer dans cet environnement chaque jour. Nous ne pouvons pas sauter dans un avion pour aller dans une autre ville ou dans un autre pays.».

Selon des dirigeants d’entreprise, développement économique et protection de l’environnement ne sont pas incompatibles. Les villes qui ont préservé et valorisé leurs espaces verts et qui les ont rendus plus accessibles ont aussi obtenu de meilleurs résultats économiques que les villes qui les ont négligés ou qui les ont réduits.

Notant que plus de 60 % de l’espace urbain total prévu pour 2030 sont encore à construire, Mme Weidman-Grunewald a jugé qu’«il y a là une formidable occasion de réussir l’urbanisation».

Selon M. Sachs, le système financier «actuel ne fonctionne pas comme il le faudrait car il ne donne pas les résultats escomptés; il ne contribue pas à un développement durable. Nous devons donc identifier ses faiblesses et les corriger. À cet égard, le World Investment Report de la CNUCED est un très bon point de départ.».

La table ronde a été organisée en partenariat avec l’Alliance mondiale des villes contre la pauvreté, qui regroupe plus de 900 villes en quête de solutions communes aux problèmes de développement.