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Rapport 2012 sur les pays les moins avancés: quelques faits et chiffres


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2012/040
Rapport 2012 sur les pays les moins avancés: quelques faits et chiffres

Geneva, Suisse, 26 novembre 2012

Le Rapport 2012 sur les pays les moins avancés1: Mettre à profit les envois de fonds et les compétences des diasporas pour renforcer les capacités productives, est paru aujourd’hui.

Évolution des migrations

-Le nombre des émigrants originaires des PMA a augmenté, passant de 19 millions en 2000 à 27 millions en 2010. Il correspond à 3,3 % de la population de ces pays.
-Les PMA représentent 13 % du total mondial des migrants, ce qui équivaut plus ou moins à leur part de la population mondiale (12,1 %).
-Les quatre cinquièmes des émigrants originaires des PMA vivent dans des pays en développement (Sud) et seulement un cinquième dans des pays développés (Nord).
  
Envois de fonds

-Les envois de fonds ont été multipliés par près de huit entre 1990 et 2011, passant de 3,5 milliards à 27 milliards de dollars des États-Unis. Depuis 2008, ils ont continué d’augmenter malgré la survenue de la crise économique et financière mondiale et ses conséquences.
-En 2011, les envois de fonds à destination des PMA représentaient près du double du montant des entrées d’investissement étranger direct (IED) dans ces pays (15 milliards de dollars É.-U.) et n’étaient devancés que par l’aide publique au développement (APD) comme source de financement extérieur (42 milliards de dollars en 2010).
-Les fonds reçus par habitant dans les PMA ont triplé entre 2000 et 2010, passant de 10 à 30 dollars.
-Les envois de fonds revêtent une plus grande importance pour les PMA que pour d’autres groupes de pays. Dans les PMA, ils représentent 4,4 % du produit intérieur brut (PIB) et 15 % des exportations, soit trois fois plus que dans les autres pays en développement.
-Entre 2008 et 2010, les fonds reçus représentaient plus de 20 % du PIB du Lesotho, de Samoa, de Haïti et du Népal.
-Entre 2009 et 2011, les fonds reçus ont été une source de devises plus grande que les exportations au Népal et en Haïti.
-En 2008-2010, le montant des fonds reçus était supérieur à celui de l’IED et de l’APD dans neuf PMA: Bangladesh, Haïti, Lesotho, Népal, Samoa, Sénégal, Soudan, Togo et Yémen. Dans huit autres PMA, il a dépassé celui de l’IED pendant la période considérée: Bénin, Burundi, Comores, Éthiopie, Gambie, Guinée-Bissau, Kiribati et Ouganda.
-Les deux tiers des fonds transférés aux PMA proviennent de pays en développement.
-Au niveau mondial, le coût des transferts de fonds s’élève à 9 % du montant envoyé; dans le cas des PMA, il est un tiers plus élevé (12 %).
-Si le coût du transfert des fonds envoyés en Afrique subsaharienne avait été égal à la moyenne mondiale, les pays concernés auraient reçu 6 milliards de dollars É.-U. de plus en 2010.
-Seulement trois pays représentaient 66 % du montant total des fonds transférés aux PMA entre 2009 et 2011: Bangladesh, Népal et Soudan.
-Dans les PMA, le nombre d’abonnements de téléphonie mobile (368 pour 1 000 habitants) est désormais supérieur à celui des comptes bancaires (171 pour 1 000 habitants). Les téléphones mobiles peuvent être utilisés pour recevoir et envoyer des fonds.
  
Exode des compétences

-Un cinquième des travailleurs hautement qualifiés (titulaires d’un diplôme universitaire) des PMA vivent à l’étranger. Dans les pays développés, la proportion est de 1 sur 25.
-Dans six PMA, davantage de diplômés de l’enseignement supérieur résident à l’étranger que sur le territoire national: Haïti, Samoa, Gambie, Tuvalu et Sierra Leone.
-Les deux tiers des émigrants hautement qualifiés originaires des PMA vivent dans des pays développés contre un tiers dans des pays en développement.
-Le taux d’exode des compétences (soit la part des ressortissants hautement qualifiés résidant à l’étranger) est jugé «très élevé» (supérieur à 20 %) dans la plupart des PMA (30 sur 48).
-On estime que 2 millions de diplômés de l’enseignement supérieur originaires des PMA vivent et travaillent à l’étranger.
-Plus le revenu des pays d’accueil est élevé, plus l’immigration est sélective. Dans les pays développés, 35 % des immigrants sont diplômés de l’enseignement supérieur; dans les PMA, seulement 4 % d’entre eux ont le même niveau d’instruction. Cela vaut pour les immigrants originaires de tous les pays confondus, mais aussi, dans des proportions comparables, pour les immigrants originaires des PMA.
-Un tiers des immigrants diplômés de l’enseignement supérieur originaires des PMA vivent dans un seul pays: les États-Unis d’Amérique.

Résultats macroéconomiques

-Depuis la crise économique (2009-2011), le taux annuel de croissance économique des PMA s’est établi à 4,7 %, soit bien moins que pendant les années d’expansion (2003-2008), où il était de 7,9 %. Par voie de conséquence, le taux annuel de croissance du revenu par habitant a diminué, passant de 5,4 % pendant la seconde période à 2,4 % pendant la première.
-En 2011, le taux moyen de croissance réelle du PIB des PMA s’est établi à 4,2 %, en nette baisse par rapport aux 4,9 % enregistrés en 2009 en pleine récession mondiale.
-Dans les PMA, la formation brute de capital fixe a légèrement augmenté, passant de 20,7 % du PIB en 2005-2007 à 21,6 % en 2008-2010. Elle est néanmoins restée bien inférieure à celles des autres pays en développement, où elle a atteint 30,1 % pendant la dernière période.
-Les PMA continuent d’être très tributaires des ressources extérieures. En 2011, le déficit des comptes courants était supérieur à 20 % du PIB dans cinq PMA, et à 10 % dans 13 autres.
-En 2008-2010, le déficit de financement (recours à des sources extérieures pour financer l’investissement intérieur) s’est établi à 15 % environ du PIB dans les PMA exportateurs de pétrole.
-62 % des exportations des 48 PMA provenaient de cinq pays seulement: Angola, Bangladesh, Guinée équatoriale, Yémen et Soudan. À l’exception du Bangladesh, ces pays sont des exportateurs de pétrole.
-Les exportations des PMA sont fortement tributaires d’un seul produit (pétrole), qui représente 46 % du total de leurs recettes d’exportation.
-En 2011, plus de la moitié des exportations des PMA (54%) était destinée aux pays en développement, confirmant l’importance grandissante du commerce Sud-Sud. La Chine accueillait 26,4 % des exportations des PMA, devant l’Union européenne (20,4 %) et les États-Unis (19 %).


 
QU’EST-CE QUE LES PAYS LES MOINS AVANCÉS?

Quarante-huit pays sont actuellement désignés par l’Organisation des Nations Unies comme étant «les pays les moins avancés» (PMA). Ces pays se situent dans les régions suivantes:

Afrique (33): Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tchad, Togo et Zambie;
Asie (9): Afghanistan, Bangladesh, Bhoutan, Cambodge, Myanmar, Népal, République démocratique populaire lao, Timor-Leste et Yémen;
Caraïbes (1): Haïti;
Pacifique (5): Îles Salomon, Kiribati, Samoa, Tuvalu et Vanuatu.

Figure 1 - Les 48 pays les moins avancés (PMA)
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Source: CNUCED.
 
Comment est établie la liste des PMA

La liste des PMA est revue tous les trois ans par le Conseil économique et social de l’ONU à la lumière des recommandations du Comité des politiques de développement.

En mars 2012, lors de la dernière révision de cette liste, le Comité des politiques de développement a utilisé les trois critères suivants:

1. Le critère du revenu par habitant, fondé sur le revenu national brut (RNB) par habitant (moyenne sur trois ans), avec un seuil de 992 dollars pour pouvoir être ajouté à la liste et un seuil de 1 190 dollars pour en être retiré;
2. Le critère du capital humain, fondé sur un indice composite (indice du capital humain) qui comprend les indicateurs suivants: nutrition, santé, scolarisation et alphabétisation;
3. Le critère de la vulnérabilité économique, fondé sur un indice composite (indice de vulnérabilité économique) qui comprend les indicateurs suivants: catastrophes naturelles, chocs commerciaux, exposition physique et économique aux chocs, petite taille économique et éloignement.

Pour ces trois critères, différents seuils servent à déterminer quels sont les pays à ajouter à la liste des PMA et ceux qui doivent en être retirés. Un pays remplit les conditions requises pour être ajouté à la liste des PMA s’il atteint les seuils prévus à cet effet pour les trois critères et si sa population ne dépasse pas 75 millions d’habitants. Un pays remplit normalement les conditions requises pour sortir de la catégorie des PMA s’il atteint les seuils définis pour au moins deux des trois critères lors d’au moins deux révisions triennales consécutives de la liste. Toutefois, si le RNB par habitant d’un PMA a atteint au moins le double du seuil requis pour sa sortie de cette catégorie, ce pays pourra être retiré de la liste quel que soit le résultat obtenu concernant les deux autres critères.

Jusqu’ici, trois pays seulement ont été retirés de la liste: le Botswana en décembre 1994, le Cap Vert en décembre 2007 et les Maldives en janvier 2011. Le Samoa devrait sortir de la catégorie des PMA le 1er janvier 2014. En juillet 2009, le Conseil économique et social a fait sienne la recommandation du Comité des politiques de développement visant à retirer la Guinée équatoriale de la liste. En juillet 2012, il a fait de même pour le retrait de Vanuatu. Pour que ces deux pays sortent officiellement de la catégorie des PMA, l’Assemblée générale doit donner son approbation.

Rapport complet  - http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/ldc2012_en.pdf (seulement en anglais)
Apperçu général - http://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/ldc2012overview_fr.pdf