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Tournant décisif pour le transport maritime et la politique climatique


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UNCTAD/PRESS/IN/2015/008
Tournant décisif pour le transport maritime et la politique climatique
L’Étude sur les transports maritimes 2015 de la CNUCED expose également les dimensions économiques, sociales et environnementales du secteur

Geneva, Suisse, 14 octobre 2015

À l’heure où la communauté mondiale s’engage à réaliser les nouveaux objectifs de développement durable et prépare un nouvel accord international sur le climat, le transport maritime arrive à un tournant décisif. Dans son Étude sur les transports maritimes 2015 , la CNUCED met en lumière le rôle joué par le transport de marchandises, notamment par voie  maritime, dans les questions qui se posent à l’échelle mondiale en matière de durabilité et de résilience.

Plus de 80 % du volume des marchandises commercialisées dans le monde étant transportés par voie maritime, le transport maritime demeure l’épine dorsale du commerce international et de la mondialisation, affirment les auteurs de l’étude. Il est également essentiel à l’activité d’autres secteurs économiques.

Le secteur a aujourd’hui l’occasion de réaffirmer son importance stratégique en tant qu’activité économique – qui crée des emplois et des revenus, facilite le commerce, assure le bon fonctionnement des chaînes d’approvisionnement et relie les communautés entre elles – et de souligner sa capacité à  favoriser l’équité sociale, préserver  les ressources et protéger l’environnement. Toutefois, pour que ce potentiel se concrétise, des normes de durabilité et de résilience doivent être intégrées  dans les plans de développement des transports et ceci dès leur conception ainsi que lors de  la phase de prise des décisions, et de l’élaboration des projets d’investissement.

Pour garantir la pérennité des systèmes de transport de marchandises, notamment par voie maritime, il est indispensable d'éliminer  les obstacles physiques et non physiques qui augmentent r les coûts et entravent le commerce. Les pays en développement en particulier font face à des coûts de transport relativement plus élevés que les autres pays à cause des lacunes et des insuffisances de leurs infrastructures de transport, qui limitent la connectivité et l’accès aux marchés. Dans un tel contexte une vision claire et bien-articulée des infrastructures du transport devrait être une priorité. Pour renforcer la viabilité et la résilience du transport maritime, il est également capital d’examiner le lien étroit qui existe entre l’énergie, le coût des transports, la dégradation de l’environnement et les changements climatiques. Il est essentiel de renoncer aux systèmes de propulsion maritimes gros consommateurs de combustibles fossiles afin de réduire la dépendance excessive du secteur à l’égard du pétrole. Le fait d’investir dans les mesures d’efficacité énergétique et les nouvelles énergies et dans des pratiques opérationnelles et de gestion plus durables peut contribuer à la maîtrise des dépenses en carburant et du coût des transports, à la réalisation de gains d’efficacité, à l’amélioration de l’accès aux marchés, à la promotion de la compétitivité commerciale, à la protection de l’environnement et à la gestion des émissions de carbone.

Les auteurs de l’Étude sur les transports maritimes 2015 soulignent que le transport maritime fait face au double défi que constituent l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à leurs effets. S’il demeure urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour que le réchauffement de la planète reste acceptable, les effets de la variabilité et des changements climatiques – quelles qu’en soient les causes – se font déjà sentir dans différentes régions du monde, souvent dans les pays les plus pauvres qui sont les moins en mesure d’y faire face.

Les ports maritimes, plaques tournantes des réseaux de transport international d’un bout à l’autre des chaînes d’approvisionnement, sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques de par leur situation géographique. Ils seront probablement  directement et indirectement affectés par des événements climatiques tels que la montée du niveau de la mer, les phénomènes météorologiques extrêmes et la hausse des températures. Ces événements auront aussi des répercussions sur les liaisons des ports avec l’arrière-pays et sur les couloirs de transport ferroviaires, routiers et fluviaux qui, sont de plus en plus, utilisés pour acheminer les marchandises commercialisées dans le monde. Dans ces conditions, il est primordial de renforcer la résilience climatique des systèmes de transport maritime afin de garantir leur viabilité à long terme, dit la CNUCED dans son étude.

Il est indispensable d’accroître le financement et d’en diversifier les sources pour mettre en place des systèmes viables de transport de marchandises, notamment dans le secteur maritime. En ces temps de contraintes budgétaires toujours plus strictes, il est essentiel d’innover en matière de mobilisation des ressources financières. Il importe d'identifier r de nouvelles sources et de nouveaux mécanismes de financement et de susciter une participation plus large du secteur privé, notamment  à travers les partenariats public-privé. Le financement de l’action climatique pourrait être une vecteur important pour la mobilisation de fonds additionnels, y compris pour le transport maritime. 

Changements récemment intervenus dans le cadre juridique et réglementaire

L’année 2014 a été marquée par une importante évolution de la réglementation dans le domaine de la facilitation des transports et du commerce, avec l’adoption du Code international destiné aux navires exploités dans les eaux polaires (Code polaire), qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2017, et par une série de modifications apportées à la réglementation relative à la sécurité des transports maritimes et des chaînes d’approvisionnement et à l’environnement.

Afin de renforcer encore le cadre juridique concernant la pollution atmosphérique causée par les navires et la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des transports maritimes internationaux, l’Organisation maritime internationale a adopté plusieurs mesures réglementaires et achevé sa troisième étude sur les gaz à effet de serre (2014). En outre, des directives relatives à l’établissement de l’inventaire des matériaux dangereux requis au titre de la Convention internationale de 2010 sur la responsabilité et l’indemnisation pour les dommages liés au transport par mer de substances nocives et potentiellement dangereuses – qui n’est toutefois pas encore en vigueur – ont été adoptées, et des progrès supplémentaires ont été accomplis en ce qui concerne les questions techniques ayant trait à la gestion des eaux de ballast, au recyclage des navires et aux mesures contribuant à prévenir et à combattre la pollution de la mer par les hydrocarbures et autres substances nuisibles.

Des améliorations constantes ont été apportées aux mesures réglementaires liées à la sécurité des transports maritimes et des chaînes d’approvisionnement et à la mise en œuvre de ces mesures, notamment par la publication, en juin 2015, d’une nouvelle version du Cadre de normes de l’Organisation mondiale des douanes visant à sécuriser et à faciliter le commerce mondial, qui comprend un nouveau pilier 3 intitulé : « Douanes-autres organes gouvernementaux et intergouvernementaux ».‎

Dans le même temps, des progrès ont été réalisés au large des côtes somaliennes et dans la partie occidentale de l’océan Indien dans la lutte contre la piraterie et les vols à main armée commis en mer. On reste toutefois préoccupé par le sort des marins encore retenus en otages. Une diminution du nombre d’attaques perpétrées dans le golfe de Guinée a également été observée, ce qui indique que les efforts déployés à l’échelle internationale, régionale et nationale commencent à porter leurs fruits.


Téléchargement du rapport 2015 : Review of Maritime Transport 2015