MACHINE NAME = WEB 2

WIR-Les investissements étrangers directs en Amérique Latine et dans les Caraïbes progressent pour la première fois en six ans


Communiqué de presse
Pour l'utilisation des médias d'information - Ce n'est pas un document officiel
UNCTAD/PRESS/PR/2018/017
WIR-Les investissements étrangers directs en Amérique Latine et dans les Caraïbes progressent pour la première fois en six ans

Geneva, Suisse, 6 juin 2018

En 2017, les flux d’investissement étranger direct (IED) vers l’Amérique latine et les Caraïbes ont augmenté de 8 %, à 151 milliards de dollars, attirés par la reprise économique de la région, apprend-on dans le World Investment Report 2018 de la CNUCED.

Il s’agit de la première hausse en six ans, mais les entrées d’IED restent bien en deçà du pic atteint en 2011, pendant le boom des produits de base. Le redressement a été alimenté par une forte demande mondiale et intérieure et par la hausse des prix des produits de base - en particulier le soja, les métaux et le pétrole, principaux produits d’exportation de la région. La conjoncture financière favorable n’est pas non plus étrangère à ce redémarrage.

« Le rebond de l’IED en Amérique latine et dans les Caraïbes et la reprise économique progressive observée dans les grands pays de la région devraient normalement être des signes encourageants », dit James Zhan, Directeur de la Division de l’investissement et des entreprises de la CNUCED. « Pourtant, des risques substantiels, liés en particulier aux incertitudes sur les marchés financiers internationaux, modèrent nos attentes concernant l’IED dans la région. ».

L’IED vers l’Amérique du Sud a augmenté de 10 % lorsque la récession dans les deux grands pays que sont l’Argentine et le Brésil a pris fin. Les entrées au Brésil ont progressé de 8 %, à 63 milliards de dollars, soutenues par de forts investissements dans le secteur de l’énergie. En Argentine, les flux ont plus que triplé, à 12 milliards de dollars, sous l’effet de la reprise économique et des nouvelles politiques visant à attirer les investissements et à moderniser les infrastructures. Les investissements en Colombie ont progressé de 5 %, à 14,5 milliards de dollars, stimulés par la remontée des cours du pétrole en fin d’année, les investissements d’infrastructure et la hausse de la demande intérieure.

Les investissements en Amérique centrale ont légèrement augmenté pour atteindre 42 milliards de dollars. Malgré les incertitudes quant à l’issue de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain, les IED à destination du Mexique sont demeurés stables, à 30 milliards de dollars, grâce à des investissements records dans l’industrie automobile, qui ont augmenté de 32 % pour atteindre 7 milliards de dollars. Les flux vers le secteur de l’énergie pourraient également s’accélérer au cours des prochaines années, des entreprises étrangères ayant annoncé des investissements dans des projets d’énergie renouvelable pour un montant sans précédent de près de 5 milliards de dollars en 2017.

L’IED dans la sous-région des Caraïbes est passé à 5 milliards de dollars, tiré par les flux à destination de la République dominicaine, qui ont grimpé de 48 %, à 3,6 milliards de dollars, dopés par la forte augmentation de l’investissement dans les activités commerciales et les flux positifs vers les secteurs des télécommunications et de l’énergie.

Les sorties de la région ont regagné 86 %, à 17,3 milliards de dollars en 2017, lorsque les entreprises multinationales latino-américaines ont repris leurs investissements internationaux. Pourtant, les sorties de capitaux sont restées nettement inférieures à ce qu’elles étaient avant la chute des prix des produits de base. Environ la moitié des achats et des nouveaux projets annoncés étaient intrarégionaux, ce qui confirme l’importance des liens régionaux dans le choix par les entreprises multinationales latino-américaines de leurs nouvelles implantations.

Les flux d’investissement vers l’Amérique latine et les Caraïbes devraient rester stagnants ou diminuer légèrement, à environ 140 milliards de dollars. La croissance économique devrait rester timide, en raison de nombreux risques, dont les incertitudes économiques et politiques associées aux élections qui auront lieu prochainement dans quelques-uns des plus grands pays de la région, et les retombées négatives possibles d’une désorganisation des marchés financiers internationaux.

Figure 1 : Entrées d’IED, 2011-2017
(En milliards de dollars et en pourcentage)
PR18017_f1_fr.JPG

 
Source : CNUCED, World Investment Report 2018.

Figure 2 : Sorties d’IED: Cinq premiers pays
(En milliards de dollars et progression 2017)
PR18017_f2_fr.JPG

 
Source : CNUCED, World Investment Report 2018.