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Rapport 2022 sur les pays les moins avancés

La transition vers une économie sobre en carbone et ses conséquences redoutables pour la transformation structurelle

Alors qu’ils sont les derniers à blâmer pour les changements climatiques, les pays les moins avancés (PMA) sont les premiers à en ressentir les effets. Pour preuve, 69 % des décès dus à des catastrophes liées au climat qui ont été enregistrés dans le monde ces cinquante dernières années sont survenus dans ces pays. Le renforcement de la résilience grâce une transformation structurelle verte, c’est à dire grâce à la pérennisation de la croissance par la création d’emplois décents, la mobilisation de l’épargne intérieure, la diversification des activités économiques et des exportations, et la fin de la dépendance à l’égard des produits de base, est en passe d’être érigé au rang des priorités dans les programmes de développement nationaux.

C’est à l’aune des PMA que l’histoire appréciera l’efficacité des mesures prises par la communauté internationale pour que la transition vers une économie sobre en carbone tienne compte de la « dimension du développement » et respecte les principes de l’équité, des responsabilités différenciées et des capacités respectives. Les PMA se sont fixé des objectifs de réduction des émissions ambitieux : ils se sont engagés à emprunter des trajectoires de développement favorisant la résilience face aux changements climatiques d’ici à 2030 et à réduire à zéro leurs émissions d’ici à 2050. En retour, ils mériteraient d’être aidés par la communauté internationale. Or, l’appui international qui leur est fourni à des fins d’adaptation et de développement durable est bien loin de répondre à leurs besoins, à la fois en matière de financement de l’action climatique et d’accès à des technologies écologiquement rationnelles.

Dans le Rapport 2022 sur les pays les moins avancés, la CNUCED examine les obstacles particuliers que rencontrent les PMA sur la voie de la transformation structurelle et d’un développement sobre en carbone. Elle cherche à démêler les liens pluridimensionnels entre l’adaptation aux changements climatiques et le développement durable, en mettant en évidence les options qui profitent à tous et les risques de compromis qui rendent indispensable l’appui de la communauté internationale.

La communauté internationale se trouve à un moment décisif. En vue de contenir les changements climatiques, il lui faut rapidement prendre des mesures audacieuses pour rendre l’économie sobre en carbone. Les pays les moins avancés n’ont pas hésité à relever le défi de la transition énergétique, ce qui impliquera pour eux de commencer à honorer leurs ambitieux engagements climatiques. Le Rapport 2022 sur les pays les moins avancés tend à les aider à réussir dans cette entreprise, avec l’appui de leurs partenaires de développement, sans renoncer à leurs aspirations légitimes au développement. Il met en lumière les besoins particuliers de ces pays, auxquels revient la tâche ardue de concilier leurs intérêts nationaux et l’intérêt commun lorsqu’il est question d’agir pour le climat.

Rebeca Grynspan
Secrétaire générale de la CNUCED

 

Les systèmes économiques mondiaux sont ancrés dans la nature et reliés par le commerce. Le Rapport 2022 sur les pays les moins avancés montre combien il est important de tenir compte de ces interactions, notamment des inégalités qui persistent dans les échanges matériels du fait de différences dans les dotations technologiques et factorielles et dans les capacités institutionnelles. Les répercussions écologiques de cette dynamique d’échanges matériels rendent les pays en développement plus vulnérables face aux chocs climatiques et creusent les inégalités mondiales. Le développement durable dépendra de la croissance des chaînes de production mondiales et de leurs externalités locales et mondiales ainsi que des capacités institutionnelles des différents PMA à gérer l’extraction de matières premières et les échanges avec les pays développés. Il faut donc que les accords mondiaux relatifs aux changements climatiques soient plus justes et qu’un consensus multilatéral soit trouvé au sujet des mesures environnementales qui influent sur le commerce.

Partha Dasgupta
Professeur émérite d’économie
Université de Cambridge

 

L’action climatique est au centre de l’Agenda 2063 et a un rôle déterminant à jouer dans la mise en service de la Zone de libre échange continentale africaine. Pour l’Afrique, c’est la chance de redéfinir la géographie des chaînes de valeur et de profiter de la lutte contre les changements climatiques pour s’industrialiser de manière judicieuse. Au vu des mesures énergiques et collectives que le continent devra prendre, le Rapport 2022 sur les pays les moins avancés arrive à point nommé. En ne cachant rien des compromis douloureux qui devront être faits, il donne à l’Afrique de précieuses indications pour mener de front son développement et son action climatique.

Carlos Lopes
Professor, Mandela School of Public Governance
Université du Cap

Rapport 2022 sur les pays les moins avancés - La transition vers une économie sobre en carbone et ses conséquences redoutables pour la transformation structurelle  (UNCTAD/LDC/2022)
3 nov. 2022
 
3 nov. 2022