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L’Initiative céréalière de la mer Noire est porteuse d’espoir et montre le pouvoir du commerce

20 octobre 2022

Le renouvellement de l’initiative soutenue par l’ONU est essentiel pour maintenir à la baisse les prix des produits alimentaires et garantir la sécurité alimentaire dans le monde entier, en particulier dans les pays en développement.

A truck unloads corn grain at a processing factory in Ukraine.
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© FAO/Genya Savilov | Un camion décharge des grains de maïs dans une usine de traitement en Ukraine.

Un rapport de la CNUCED publié le 20 octobre montre que l’Initiative céréalière de la mer Noire signée en juillet 2022 pour une reprise des exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire dans le contexte de la guerre en cours est porteuse d’espoir. Il montre aussi le pouvoir du commerce en temps de crise.

Le rapport explique pourquoi il est essentiel de renouveler cette initiative le mois prochain.

Grâce à celle-ci, l’activité portuaire en Ukraine reprend et d’importantes cargaisons de céréales arrivent sur les marchés mondiaux. Au 19 octobre, le tonnage total de céréales et d’autres produits alimentaires exportés dans le cadre de cette initiative avait atteint près de 8 millions de tonnes métriques.

« L’Initiative soutenue par l’ONU a contribué à stabiliser puis à faire baisser les prix des produits alimentaires mondiaux et à déplacer les précieuses céréales de l’un des greniers du monde vers la table de ceux qui en ont besoin », indique le rapport.

L’indice des prix alimentaires publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a montré que les prix des denrées alimentaires de base mondiales ont baissé ces derniers mois – d’environ 8,6 % en juillet, 1,9 % en août et 1,1 % en septembre.

Mais avec la fin de l’initiative en novembre et son renouvellement incertain, les prix de certains produits de base, tels que le blé et le maïs, augmentent à nouveau, prévient le rapport.

Sans cette initiative, il y a peu d’espoir d’assurer la sécurité alimentaire, en particulier dans les pays en développement et les pays les moins avancés.

Augmentation de l’activité portuaire

Lorsque la guerre a éclaté en Ukraine, le monde a vu d’importants corridors céréaliers être fermés. Les départs hebdomadaires des navires des ports ukrainiens ont alors chuté.

Il y a eu une légère reprise au cours des semaines suivantes, mais les départs de bateaux sont restés considérablement inférieurs à leurs niveaux de 2021. Après la signature de l’initiative soutenue par l’ONU, il y a eu une augmentation progressive des départs de navires.

Bien que les expéditions restent inférieures d’environ 40 % à 50 % à celles d’avant-guerre, la tendance va dans la bonne direction.

Dans le cadre de l’initiative soutenue par l’ONU, trois ports maritimes ont été rouverts – Odessa, Tchornomorsk, Pivdennyi/Yuzhny. En conséquence, le nombre d’escales a augmenté et, plus important encore, les volumes transportés ont considérablement augmenté.

Le tonnage hebdomadaire de grain expédié dans le cadre de l’initiative a atteint 1,2 million de tonnes en septembre. Ce chiffre est encore inférieur aux niveaux de 2021, mais l’écart se réduit.

Réouverture des vannes de céréales

L’initiative a rouvert les vannes céréalières de l’Ukraine au monde, et en particulier aux pays en développement.

Le maïs et le blé représentent plus de 70% des près de 8 millions de tonnes de céréales qui ont quitté les ports ukrainiens dans le cadre de cette initiative. Près de 20 % des exportations de blé sont destinées aux pays les moins avancés (PMA) dont les populations sont vulnérables.

L’initiative a doublé le volume de blé expédié vers les PMA entre août et septembre, soit environ un demi-million de tonnes.

Mais les exportations de blé vers les PMA entre janvier et septembre 2022 ont totalisé moins de 1 million de tonnes. Cela implique un déficit d’exportation de 1,2 million de tonnes par rapport à 2021. Il reste encore beaucoup à faire pour égaler les niveaux antérieurs d’exportation.

Faire baisser les prix des denrées alimentaires

L’initiative a contribué à rendre les céréales plus disponibles sur les marchés et à alléger la pression sur les prix des denrées alimentaires. Cela a contribué à améliorer l’accès mondial à la nourriture, en particulier pour les plus pauvres et les plus vulnérables.

La perspective de l’initiative et la réouverture des ports de la mer Noire ont contribué à faire baisser des prix de marché historiquement élevés.

Mais les prix augmentent à nouveau en raison des inquiétudes croissantes quant au renouvellement de l’initiative, de la menace de nouvelles perturbations du commerce en mer Noire et de la fermeture des corridors céréaliers.

« Dans un contexte où le commerce est très incertain, les signaux comptent beaucoup », a déclaré la Secrétaire générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan. « Quand il n’y a pas de visibilité, personne ne sait ce qui va se passer, la spéculation et la thésaurisation prennent alors le dessus. »

Les prix du blé et du maïs se situent toujours à des niveaux historiquement élevés. Cela pèse sur l'accessibilité financière aux aliments de base et constitue un risque pour la sécurité alimentaire au niveau mondial.

Ce rapport a été réalisé grâce aux contributions du Centre commun de coordination de l’Initiative céréalière de la mer Noire, composé de hauts représentants de l’Ukraine, de la Fédération de Russie, de Türkiye et de l’ONU, qui assure la sécurité du transport maritime des céréales et autres denrées alimentaires au départ des trois principaux ports ukrainiens de la mer Noire vers le reste du monde.