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Soutenir la reprise économique après la pandémie de COVID-19 chez les commerçants transfrontaliers africains

18 juillet 2022

La CNUCED apporte à 300 commerçantes de cinq pays une formation sur les règles commerciales, les procédures douanières ainsi que de nouvelles compétences entrepreneuriales.

African trader handing out change
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© Wazzkii/Shutterstock

Pauline Satau, propriétaire d'une petite entreprise à Kazungula, un village au nord-est du Botswana, n'avait pas l'intention de devenir une commerçante transfrontalière informelle.

A l’instar d’environ 70 % des commerçants transfrontaliers informels de la région d'Afrique australe, elle s'est lancée dans les affaires par nécessité pour nourrir sa famille.

Et pendant de nombreuses années, c'est ce qu'elle a fait, tout en faisant évoluer son activité de la vente d’épis de maïs vers l'élevage de volailles.

En 2020, elle a étendu son activité aux pays voisins, commerçant avec la Zambie et la République démocratique du Congo.

C'est alors que la COVID-19 a frappé, l'obligeant à suspendre son activité. Cette situation a eu de lourdes conséquences dans les ménages à faible revenu et les petites entreprises.

"La pandémie a mis un terme brutal à mon dur labeur", a-t-elle déclaré.

Soutenir la reprise des petites entreprises africaines

Mme Satau fait partie des 300 petits commerçants qui ont bénéficié du programme de formation de la CNUCED sur le commerce transfrontalier et l'entreprenariat, organisé dans des villes frontalières du Botswana, du Kenya, du Malawi, de la Tanzanie et de la Zambie entre février 2021 et mai 2022.

La CNUCED y a organisé neuf sessions de formation de six jours chacune dans le cadre d'un projet multi-agences de l'ONU intitulé "Initiative mondiale pour la résurgence du secteur des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) après la COVID-19".

Ce projet visait à rétablir leurs moyens de subsistance et à atténuer les effets de la pandémie.

"La formation a renforcé mes compétences commerciales. J'ai appris que je ne devais pas laisser stagner mon entreprise, mais la faire évoluer ", a déclaré Mme Satau.

Ce programme de formation comprenait la diffusion de guides pratiques à l'intention des commerçants, des informations sur les mesures de contrôle de la COVID-19 et des sessions sur les stratégies permettant de renforcer la résilience des entreprises.

Il comprenait également des opportunités d’interaction entre les commerçants et les agents frontaliers afin de dissiper la méfiance prévalant entre eux depuis longtemps.

"Sans cette formation, j'aurais continué à jouer un rôle négligeable dans ce secteur", a déclaré Kefilwe Mogaetsho, un participant du Botswana.

Pauline Satau

Pauline Satau, une commerçante transfrontalière du Botswana.

Des sessions de formation utiles

Lors d'un atelier sous-régional organisé par la CNUCED en juin 2022, les commentaires des commerçants ayant participé à la formation ont fait part de leurs commentaires.

Plus de 90 % d'entre eux ont déclaré avoir acquis la confiance nécessaire pour franchir les postes frontières officiels grâce à une meilleure compréhension des règles commerciales et douanières.

Et 96 % d'entre eux ont déclaré être prêts à adopter de nouveaux modèles d'entreprise.

"Maintenant que je connais les règles, je passe moins de temps à dédouaner mes marchandises", a déclaré un commerçant, ajoutant : "Je n'ai plus peur des gardes-frontières".

Certains douaniers tanzaniens ont déclaré que le nombre de femmes transportant de petits colis par les postes frontières officiels avait augmenté régulièrement et que les cas de contrebande avaient diminué après la formation.

La CNUCED a partagé avec les responsables politiques les expériences et les enseignements tirés de la formation. Cela contribuera à faire progresser l'élaboration de politiques fondées sur des données factuelles, qui prennent en compte les enjeux, les besoins prioritaires et les attentes des petits commerçants.

Diverses entités des Nations Unies, des organisations internationales et régionales, des représentants des ministères concernés des cinq pays bénéficiaires et des associations de commerçants transfrontaliers ont participé à cet atelier.

Appel à davantage de formation

Les participants ont appelé à davantage de formation et de soutien de la part de la CNUCED.

"Elargir cette formation permettra de réduire le chômage au Malawi, car notre meilleur investissement est dans les femmes", a déclaré Emily Rose Mandala, de l'association pour le commerce transfrontalier au Malawi.

"La CNUCED est prête à soutenir les pays pour aider davantage de femmes à surmonter les obstacles au commerce et à renforcer leur résilience face aux crises", a déclaré Simonetta Zarrilli, qui dirige le programme de l'organisation sur le commerce et le genre.