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Une enquête montre que le COVID-19 a changé à jamais les achats en ligne

08 octobre 2020

La pandémie a accéléré le passage à un monde plus numérique et a déclenché des changements dans les comportements d'achat en ligne qui auront probablement des effets durables.

© Adobe Stock Images

La pandémie de COVID-19 a changé à jamais les comportements d'achat en ligne, selon une enquête menée auprès d'environ 3 700 consommateurs dans neuf économies émergentes et développées.

L'enquête, intitulée "COVID-19 et le commerce électronique", a examiné de quelle manière la pandémie a changé la façon dont les consommateurs utilisent le commerce électronique et les solutions numériques. Elle portait sur l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Allemagne, l'Italie, la République de Corée, la Fédération de Russie, la Suisse et la Turquie.

À la suite de la pandémie, plus de la moitié des personnes interrogées achètent plus fréquemment en ligne et se servent davantage de l'internet pour obtenir des informations sur la santé et les loisirs numériques.

Selon l'enquête, les consommateurs des économies émergentes sont ceux qui se sont le plus tournés vers les achats en ligne.

"La pandémie de COVID-19 a accéléré le passage à un monde plus numérique. Les changements que nous faisons maintenant auront des effets durables lorsque l'économie mondiale commencera à se redresser", a déclaré le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi.

Il a déclaré que l'accélération des achats en ligne au niveau mondial souligne l'urgence de veiller à ce que tous les pays puissent saisir les opportunités offertes par la numérisation alors que le monde passe de la réponse à la pandémie à la reprise.

Les achats en ligne augmentent mais les dépenses de consommation diminuent

L'enquête menée par la CNUCED et l'association Netcomm Suisse eCommerce, en collaboration avec le Centre brésilien d'information sur les réseaux (NIC.br) et Inveon, montre que les achats en ligne ont augmenté de 6 à 10 points de pourcentage dans la plupart des catégories de produits.

Les plus grands gagnants sont les catégories TIC/électronique, jardinage/bricolage, produits pharmaceutiques, éducation, meubles/produits ménagers et cosmétiques/soins personnels (figure 1).
 

Figure 1: Pourcentage d'acheteurs en ligne effectuant au moins un achat en ligne tous les deux mois

Figure 1 Percentage of online shoppers making at least one online purchase every two months
Source: CNUCED et NetComm Suisse eCommerce Association
 

Toutefois, les dépenses mensuelles moyennes en ligne par acheteur ont nettement diminué (figure 2). Les consommateurs des économies émergentes et développées ont reporté des dépenses plus importantes, ceux des économies émergentes se concentrant davantage sur les produits essentiels.

Les secteurs du tourisme et des voyages ont subi la plus forte baisse, avec une chute de 75% des dépenses moyennes par acheteur en ligne.
 

Figure 2: Chute des dépenses en ligne moyennes par mois depuis COVID-19, par catégorie de produits

Figure 2 Fall of average online spending per month since COVID-19, per product category
Source: CNUCED et NetComm Suisse eCommerce Association
 

"Au cours de la pandémie, les habitudes de consommation en ligne au Brésil ont considérablement changé, avec une plus grande proportion d'internautes achetant des produits essentiels, tels que des aliments et des boissons, des cosmétiques et des médicaments", a déclaré Alexandre Barbosa, directeur du Centre régional d'études sur le développement de la société de l'information (Cetic.br) au Centre brésilien d'information sur les réseaux (NIC.br).

L'augmentation des achats en ligne au cours de l'enquête COVID-19 diffère selon les pays, la hausse la plus forte étant observée en Chine et en Turquie et la plus faible en Suisse et en Allemagne, où davantage de personnes pratiquaient déjà le commerce électronique.

L'enquête a révélé que les femmes et les personnes ayant fait des études supérieures ont davantage augmenté leurs achats en ligne que les autres. Les personnes âgées de 25 à 44 ans ont signalé une augmentation plus forte que les plus jeunes. Dans le cas du Brésil, l'augmentation était la plus forte parmi la population la plus vulnérable et les femmes.

Par ailleurs, selon les réponses à l'enquête, les petits commerçants de Chine étaient les mieux équipés pour vendre leurs produits en ligne et ceux d'Afrique du Sud étaient les moins préparés.

"Les entreprises qui placent le commerce électronique au cœur de leurs stratégies commerciales sont préparées à l'ère post-COVID-19", a déclaré Yomi Kastro, fondateur et PDG d'Inveon. "Il existe une énorme opportunité pour les industries qui sont encore plus habituées aux achats physiques, comme les biens de consommation à rotation rapide et les produits pharmaceutiques."

"Dans le monde post-COVID-19, la croissance inégalée du commerce électronique va bouleverser les cadres nationaux et internationaux du commerce de détail", a déclaré Carlo Terreni, président de l'association NetComm Suisse eCommerce.

"C'est pourquoi les responsables politiques devraient adopter des mesures concrètes pour faciliter l'adoption du commerce électronique par les petites et moyennes entreprises, créer des viviers de talents spécialisés et attirer les investisseurs internationaux dans le domaine du commerce électronique."

Les géants du numérique se renforcent

Selon l'enquête, les plateformes de communication les plus utilisées sont WhatsApp, Instagram et Facebook Messenger, toutes détenues par Facebook.

Cependant, Zoom et Microsoft Teams ont le plus bénéficié de l'augmentation de l'utilisation des applications d'appels vidéo sur les lieux de travail.

En Chine, les principales plateformes de communication sont WeChat, DingTalk et Tencent Conference, indique l'enquête.

Les changements sont là pour rester

Les résultats de l'enquête suggèrent que les changements dans les activités en ligne sont susceptibles de survivre à la pandémie de COVID-19.

La plupart des personnes interrogées, notamment en Chine et en Turquie, ont déclaré qu'elles continueraient à l'avenir à faire des achats en ligne et à se concentrer sur les produits essentiels.

Elles continueraient également à voyager plus localement, ce qui laisse présager un impact durable sur le tourisme international.