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ZLECA pourrait stimuler le commerce maritime en Afrique

18 novembre 2021

Selon la CNUCED, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) pourrait stimuler le commerce intra-africain jusqu'à 33 % et réduire le déficit commercial du continent de 51 %.

Vessel leaves Cape Town port
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Un navire quitte le port du Cap, en Afrique du Sud. © Janik Alheit

L'Étude sur les transports maritime 2021 de la CNUCED, publiée le 18 novembre, souligne les développements favorables aux échanges commerciaux par voie de mer, lesquels pourraient soutenir la croissance économique en Afrique. Il s’agit notamment de l'entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et du rôle que pourrait jouer la technologie dans la facilitation des échanges commerciaux et du transport africains.

Le potentiel de la ZLECA

L'accord de la ZLECA, en vertu duquel les échanges commerciaux ont débuté en janvier 2021, vise à accroître, voir doubler les échanges intra-africains en éliminant les droits à l'importation et la réduction des barrières non tarifaires. La CNUCED estime que l'accord pourrait stimuler les échanges commerciaux intra-africains d'environ 33 % et réduire de 51 % le déficit commercial du continent. 

La zone de libre-échange continentale a des implications importantes pour le transport maritime et le commerce des services. La ZLECA devrait accroître la demande pour les différents modes de transport, y compris le transport maritime, ce qui, à son tour, augmentera les besoins d'investissement dans les infrastructures et les équipements - ports et navires dans le cas du transport maritime.

Le rapport souligne également le besoin pressant de financer et de développer en Afrique des infrastructures et des services de transport adéquats pour soutenir la connectivité maritime et tirer pleinement parti des avantages que présente la ZLECA.

Une étude réalisée par la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique et ayant pour horizon l’année 2030, indique que le fret transporté par les navires passerait de 58 millions à 132 millions de tonnes avec la mise en œuvre de la ZLECA.

L'étude indique que les Comores, le Gabon, la Gambie, le Ghana, Madagascar, Maurice, le Mozambique, la Namibie et la Somalie connaîtront une forte augmentation du trafic portuaire d'ici à 2030 grâce à la ZLECA. 

Si les projets d'infrastructure nécessaires sont mis en œuvre, la flotte maritime africaine devrait augmenter de 188 % pour le vrac et de 180 % pour les conteneurs.

Des défis demeurent

Le rapport souligne également les défis qui continuent de peser sur le secteur maritime, notamment les longs délais d'escale des navires, les problèmes de connectivité du transport maritime de ligne et la baisse des volumes maritimes due aux perturbations causées par la pandémie de COVID-19.

L'Afrique devrait connaître une relance économique et une reprise des importations quoique modérées par rapport aux autres régions du monde. En 2020, l’Afrique a connu une baisse des échanges commerciaux par voie maritime et un retard dans la performance des ports à conteneurs.

La CNUCED estime que les échanges maritimes internationaux de l'Afrique comprenant les marchandises embarquées et débarquées, a chuté de 7,6 % en 2020. Si l'année 2021 a vu une reprise du commerce mondial de marchandises, cette reprise a été inégale, les exportations de l'Afrique et du Moyen-Orient demeurant sous pression.

La contribution de l'Afrique au commerce conteneurisé mondial est restée relativement faible en 2020, les ports à conteneurs du continent détenant une part de 3,9 % du trafic portuaire conteneurisé mondial, contre près de deux tiers pour l'Asie et 14,9 % pour l'Europe.

Le rapport note que les temps de séjour au port les plus longs pour les porte-conteneurs se situent généralement en Afrique, notamment au Nigeria, au Soudan et en Tanzanie. Le Maroc fait exception, avec l'un des temps de séjour au port les plus courts au monde. Tanger Med, au Maroc, était également le port le mieux connecté d'Afrique en 2020, indique le rapport.
 

Escales de porte-conteneurs en Afrique, temps d'escale et taille maximale des porte-conteneurs en 2020 (à titre d'illustration, la taille du pays est proportionnelle au nombre d'escales des porte-conteneurs).

Figure showing container ship port calls in Africa

Source: l'Étude sur les transports maritime 2021 de la CNUCED


Le rapport analyse spécifiquement la performance et la rentabilité des ports sur la base des membres du réseau portuaire du Programme de gestion portuaire TrainForTrade de la CNUCED, avec des résultats qui illustrent les défis auxquels l'Afrique est confrontée. Par exemple, en 2020, la rentabilité moyenne des ports du réseau a diminué de 12 % en Europe, de 17 % en Asie et de 25 % en Afrique. La rentabilité en Amérique latine n’a pas été affectée.

Autres faits et chiffres saillants

La Chine vise à diversifier ses sources d'approvisionnement et se tourne de plus en plus vers l'Afrique. Les échanges en tonnes-milles générés par les vraquiers sur la route Afrique-Chine ont augmenté en 2020, avec notamment un accroissement des expéditions de minerai de fer en provenance d'Afrique du Sud. La Guinée pourrait également émerger comme fournisseur car réputée détenir de grandes réserves inexploitées de minerai de fer de haute qualité. Elle devrait commencer à expédier du minerai de fer à partir de 2026, ce qui stimulera la demande de transport de vrac sec. La Guinée est déjà le premier fournisseur mondial de bauxite, dont une grande partie est destinée pour la Chine.

Les portails d'information commerciale (PIC) de la CNUCED offrent un site web par pays, permettant ainsi aux commerçants un accès facile à des informations sur les réglementations et les procédures commerciales, notamment en ce qui concerne l'Accord sur la facilitation des échanges de l'Organisation mondiale du commerce. Les PIC les plus avancés sont en Afrique de l'Est, où au Kenya, par exemple, une plus grande transparence et une simplification de 52 procédures commerciales ont permis de réduire les temps d'attente de 110 heures et les frais administratifs de 482 dollars.