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Les flux d’investissement étranger direct devraient augmenter au cours des trois prochaines années, selon un rapport de la CNUCED


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2014/023
Les flux d’investissement étranger direct devraient augmenter au cours des trois prochaines années, selon un rapport de la CNUCED
En hausse de 9 % en 2013, l’IED mondial devrait poursuivre cette tendance

Geneva, Suisse, 24 juin 2014

Dans le World Investment Report 20141 (Rapport sur l’investissement dans le monde 2014), la CNUCED indique que les flux mondiaux d’investissement étranger direct (IED) ont augmenté de 9 % en 2013, pour s’élever à 1 450 milliards de dollars. Les entrées d’IED ont progressé dans toutes les grandes catégories de pays − pays développés, pays en développement et pays en transition. Le stock mondial d’IED a aussi augmenté de 9 %, pour atteindre 25 500 milliards de dollars.

Le rapport sous-titré «Investing in the SDGs: An Action Plan» (L’investissement au service des objectifs de développement durable: un plan d’action) s’intéresse en particulier aux investissements affectés à la réalisation des objectifs de développement durable tels que la réduction de la pauvreté, l’inclusion sociale et l’atténuation des changements climatiques.

La CNUCED prévoit que les flux mondiaux d’IED s’élèveront à 1 600 milliards de dollars en 2014, 1 750 milliards de dollars en 2015 et 1 850 milliards de dollars en 2016, principalement sous l’effet des investissements dans les pays développés. Toutefois, la fragilité de certains marchés émergents et les risques que font peser des politiques incertaines et des conflits régionaux pourraient encore remettre en cause la reprise attendue. La répartition régionale des entrées d’IED pourrait revenir à sa «structure traditionnelle», dans laquelle les pays développés captent la plus grande partie de l’IED mondial. Selon les prévisions de la CNUCED, la part des flux mondiaux d’IED reçue par les pays développés pourrait atteindre 52 % en 2016, après avoir chuté à moins de 40 % au cours des dernières années (fig. 1, tableau 1). Les IED dans les pays en développement devraient toutefois rester élevés dans les années à venir.

En 2013, les entrées d’IED dans les pays en développement ont atteint un nouveau pic, à 778 milliards de dollars (tableau 1), soit 54 % du total mondial, bien que leur croissance se soit ralentie à 7%, contre 17 % en moyenne ces dix dernières années. L’Asie reste la région en développement recevant le plus d’IED. Les entrées d’IED ont également augmenté dans les autres grandes régions en développement: +4 % en Afrique et +6 % en Amérique latine et dans les Caraïbes (hors centres financiers extraterritoriaux). Parmi les 20 premiers pays destinataires de l’IED, la moitié sont des pays en développement et des pays en transition (fig. 2).

Les investissements des sociétés transnationales (STN) de pays en développement ont atteint un nouveau montant record en 2013, à 454 milliards de dollars. Conjointement, pays en développement et pays en transition ont représenté 39 % des sorties mondiales d’IED, contre seulement 12 % au début des années 2000. Six pays en développement et pays en transition se sont classés parmi les 20 premiers investisseurs mondiaux en 2013 (fig. 3). Les STN des pays en développement rachètent de plus en plus des filiales étrangères de STN de pays développés implantées dans les pays du Sud.

Du point de vue des groupements régionaux, la part des pays de l’Association de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) dans les entrées mondiales d’IED est passée de 37 % avant la crise à 54 % en 2013. Bien que plus faibles en pourcentage, les IED reçus par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et par le Marché commun du Sud (MERCOSUR) ont plus que doublé en 2013 par rapport à leur niveau d’avant la crise, tout comme l’IED reçu par les BRICS (Brésil, Fédération de Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

L’IED dans les pays participant aux trois méga-accords d’intégration régionale en cours de négociation a connu des tendances divergentes. Les États-Unis et l’UE, qui négocient actuellement la conclusion du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, ont vu leur part cumulée réduite de près de moitié, passant de 56 % des entrées mondiales d’IED avant la crise de 2008 à 30 % en 2013. S’agissant de l’Accord de partenariat transpacifique, la baisse de la part de l’IED mondial reçue par les États-Unis est compensée par la hausse de celle reçue par les pays émergents partenaires, ce qui permet à la part cumulée des premiers et des seconds de passer de 24 % avant 2008 à 32 % en 2013. Les pays concernés par l’Accord de partenariat économique régional global ont représenté plus de 20 % des flux mondiaux d’IED ces dernières années, soit près de deux fois plus qu’avant la crise.

Autres tendances notables en 2013:

L’attractivité des pays en développement les plus pauvres ne dépend plus de leurs ressources naturelles. Par le passé, bon nombre de pays en développement pauvres ont été lourdement tributaires des IED dans les industries extractives. Celles-ci représentent une part non négligeable du montant total des projets internationaux de création de capacités annoncés en Afrique (26 %) et dans les PMA (36 %). La part des industries extractives décroît toutefois rapidement. Selon les données sur les investissements de création de capacités annoncés en 2013, 90 % du montant total des projets prévus en Afrique et dans les PMA concernent le secteur manufacturier et les services.

Les sociétés de capital-investissement gardent une poire pour la soif. En 2013, les sociétés de capital-investissement ont enregistré une nouvelle progression de leur encours, qui a atteint le montant sans précédent de 1 070 milliards de dollars. En revanche, leurs investissements internationaux, généralement par le biais de fusions acquisitions, n’ont été que de 171 milliards de dollars (83 milliards de dollars en chiffres nets), en baisse de 11 %. Les opérations de capital-investissement ont représenté 21 % de la valeur brute totale des fusions-acquisitions internationales en 2013, à 10 points de pourcentage en dessous de leur pic de 2007. Les acquisitions sont toujours concentrées en Europe et aux États-Unis, mais les opérations de capital-investissement se multiplient en Asie. Des sociétés de capital-investissement commencent à voir le jour dans les pays en développement et sont actives non seulement dans ces pays, mais aussi dans des pays économiquement plus matures.

Les fonds souverains restent des poids plumes, les STN publiques se posent en poids lourds. Les fonds souverains poursuivent leur expansion. Ils gèrent des actifs d’une valeur avoisinant 6 400 milliards de dollars, répartis partout dans le monde, y compris en Afrique subsaharienne. Leurs IED demeurent faibles par rapport à la valeur de leurs actifs et ne sont le fait que de quelques-uns d’entre eux parmi les plus importants. En 2013, les flux d’IED des fonds souverains se sont chiffrés à 6,7 milliards de dollars, le stock cumulé atteignant 130 milliards de dollars.

Selon les estimations de la CNUCED, il existe au moins 550 STN publiques, tous pays confondus, détenant plus de 15 000 filiales à l’étranger et des avoirs extérieurs supérieurs à 2 000 milliards de dollars. L’IED des STN publiques aurait dépassé 160 milliards de dollars en 2013, soit plus de 11 % des flux mondiaux d’IED.

La croissance de la production internationale reste régulière. La production internationale a poursuivi sa croissance (tableau 2). Les STN des pays en développement et des pays en transition ont développé leurs activités à l’étranger plus rapidement que leurs homologues des pays développés.

En 2013, les 5 000 premières STN ont conservé un niveau élevé de trésorerie, celle ci représentant plus de 11 % de leurs actifs. Les disponibilités ont été estimées à 3 500 milliards de dollars pour les STN des pays développés, contre 1 000 milliards de dollars pour les STN des pays en développement et des pays en transition. Au cours des cinq dernières années, les ratios disponibilités/actifs des STN des pays en développement ont été relativement stables à 12 % environ, alors que ceux des STN des pays développés ont augmenté, passant de 9 % en moyenne avant la crise financière à plus de 11 % en 2013. Ce niveau élevé de disponibilités constitue une source potentielle considérable de financement en faveur du développement.

Figure 1 : Entrées d’IED, à l’échelle mondiale et par catégorie de pays, 1995 2013 et projections pour 2014 2016
(En milliards de dollars)
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Source: CNUCED, World Investment Report 2014.
 
Tableau 1 : Flux d’IED, par région, 2011 2013
(En milliards de dollars et en pourcentage)
PR14023t1_fr.jpg
Source: CNUCED, World Investment Report 2014.
a  Sans double comptage.

 
Figure 2 : Entrées d’IED: les 20 premiers pays d’accueil, 2012 et 2013
(En milliards de dollars)
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Source: CNUCED, World Investment Report 2014.

 
Figure 3 : Sorties d’IED: les 20 premiers pays d’origine, 2012 et 2013
(En milliards de dollars)
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Source: CNUCED, World Investment Report 2014.

Tableau 2 : Choix d’indicateurs de l’IED et de la production internationale, 2013 et certaines années
En milliards de dollars)

PR14023t2_fr.jpg
Source: CNUCED, World Investment Report 2014.

 

Le Rapport:http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2014_overview_en.pdf (seulement en anglais)​