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Forum Mondial sur les Produits de Base 2018 : le perfectionnement des compétences des travailleurs peut réduire la dépendance à l’égard des exportations de produits de base dans plus de 90 pays


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2018/007
Forum Mondial sur les Produits de Base 2018 : le perfectionnement des compétences des travailleurs peut réduire la dépendance à l’égard des exportations de produits de base dans plus de 90 pays
Des représentants des gouvernements, de la société civile et du secteur privé se réunissent à Genève les 23 et 24 avril 2018

Geneva, Suisse, 11 avril 2018
À l’heure où, selon les dernières données de la CNUCED, plus de 90 pays en développement sont tributaires des exportations de produits de base, la formation du capital humain nécessaire pour apporter de la valeur ajoutée aux matières premières et créer des emplois décents est un objectif fondamental dont il sera débattu à l’occasion du huitième Forum Mondial sur les Produits de Base de la CNUCED, qui se tiendra au Palais des Nations (Genève) les 23 et 24 avril 2018.

La progression dans la chaîne de valeur aiderait les pays en développement tributaires des produits de base à atteindre les objectifs de développement durable, en particulier les objectifs 4 (sur la formation professionnelle), 8 (sur le travail décent) et 9 (sur le développement industriel).

Yanchun Zhang, cheffe de la Section de la mise en œuvre des politiques et de l’information sur les produits de base de la CNUCED, a déclaré que le manque de travailleurs qualifiés décourageait l’investissement dans les activités à valeur ajoutée, ce qui n’incitait guère les jeunes adultes à acquérir de nouvelles compétences.

Les travailleurs qui aspirent à faire carrière dans des professions qualifiées décident souvent d’étudier et de travailler à l’étranger, alimentant la fuite des cerveaux des pays en développement et décourageant davantage les investissements dans le développement industriel. C’est un cercle vicieux.

L’adaptation des programmes de renforcement des compétences aux besoins des employeurs peut s’avérer délicate. Par exemple, le Gouvernement congolais s’est associé à Total pour créer des programmes de master en ingénierie et en géologie.

Or, malgré un afflux régulier de diplômés, l’emploi dans le secteur congolais du pétrole est resté en deçà des attentes et les employeurs ont continué de se plaindre d’une pénurie de travailleurs qualifiés et de l’inadéquation entre leurs besoins et la formation dispensée aux étudiants.


Lors du forum, qui se déroulera sur deux jours, les thèmes abordés en plénière dans le cadre de réunions-débats et de débats publics seront les suivants :

• Compétences pour le commerce et la diversification économique ;
• La création d’emplois durables dans les industries extractives et ailleurs ;
• La formation polyvalente au service de la création de valeur ajoutée dans la filière agricole ;
• La transition énergétique et le gaz naturel ;
• L’évolution des compétences requises par le secteur minier.

Placé sous le thème du renforcement des capacités aux fins du développement durable, le forum sera présidé par Christopher Onyanga Aparr, Ambassadeur de l’Ouganda.

De nombreux pays en développement n’apportent guère de valeur ajoutée aux produits de base, c’est-à-dire qu’ils ne les transforment pas en produits finis ou semi-finis, et peinent à s’implanter dans d’autres secteurs manufacturiers, ce qui limite l’industrialisation de leur économie.

Ces pays sont tributaires des exportations de produits de base non transformés tels que les produits agricoles, les minerais ou le pétrole brut à hauteur d’au moins 60 % de la valeur totale de leurs exportations de marchandises.

Les chiffres de la CNUCED révèlent que dans 61 de ces pays, plus de 80 % de l’activité économique repose sur les exportations de produits de base, avec pour corollaire de graves conséquences économiques, environnementales et sociales, ne serait-ce que parce que la volatilité des prix sème le chaos dans leur gestion macroéconomique.

Dans la plupart des pays en développement, l’agriculture est une activité assurée avant tout par de petites exploitations à forte intensité de main-d’œuvre, qui utilisent des techniques manuelles, voire archaïques, peu productives, et avec peu de perspectives de mécanisation.

Les secteurs minier, pétrolier et gazier ne favorisent généralement que dans une faible mesure le transfert de technologies et la création d’emplois qualifiés dans les pays en développement, par exemple autour des infrastructures d’extraction du pétrole brut ou d’acheminement du gaz naturel. Toutefois, dans les chaînes de valeur tant agricoles que minières, les activités à valeur ajoutée sont en général les plus prometteuses pour le développement des technologies et du capital humain.

La progression dans la chaîne de valeur exige l’intervention des pouvoirs publics, comme l’a montré l’Éthiopie, qui stimule les investissements dans son secteur agroalimentaire au moyen de mesures d’incitation, ou encore l’Indonésie, qui a interdit l’exportation de minerai de nickel et de bauxite pour contraindre les acteurs du secteur minier à construire des fonderies dans le pays.

Les stratégies de diversification horizontale consistent à mettre à profit les compétences et les ressources disponibles dans le secteur des produits de base pour faire croître d’autres secteurs, comme le fait par exemple l’Iran, qui tire parti des revenus et des ingénieurs de son secteur pétrolier pour développer les activités de fabrication de machines agricoles, d’équipement médical et de systèmes d’irrigation des serres destinés à l’exportation.

Tenu pour la première fois en 2010, le Forum Mondial sur les Produits de Base est une enceinte multipartite neutre, ouverte à tous et de haut niveau où l’on examine des questions liées à la production et au commerce des produits de base du point de vue des pays en développement. Il a pour objectifs de favoriser la formation de partenariats et l’éclosion d’idées novatrices dont responsables gouvernementaux, entreprises du secteur privé et société civile pourront tirer profit.