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Le secrétaire général de la CNUCED préconise des «disciplines» commerciales pour favoriser le développement durable


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2013/042
Le secrétaire général de la CNUCED préconise des «disciplines» commerciales pour favoriser le développement durable

Geneva, Suisse, 24 septembre 2013
Les dirigeants de la CNUCED, de l’OMC et de l’ITC examinent les tendances du commerce

«L’objectif pour l’après-2015 devrait être de soumettre le système commercial multilatéral à des disciplines favorables au développement», a déclaré lundi après-midi le Secrétaire général de la CNUCED, M. Mukhisa Kituyi. De son côté, le Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Roberto Azevêdo, voit dans la forte interaction entre commerce et développement un moyen de donner un nouveau élan au cycle de négociations commerciales engagé il y a plusieurs années à Doha, dans lequel s’inscrit la Conférence ministérielle de l’OMC (Bali-6 décembre).

M. Kituyi, M. Azevêdo et la Directrice exécutive du Centre du commerce international (ITC), Mme Arancha González, ont débattu de la manière dont la croissance du commerce international de biens et de services pouvait être mise au service de progrès durables et d’un relèvement général des niveaux de vie devant le Conseil du commerce et du développement.

Selon M. Kituyi, il faut «mobiliser le réseau de compétences unique en son genre qui existe à Genève pour les questions commerciales, de sorte qu’il joue un rôle décisif dans l’action internationale en faveur d’un développement durable et équitable − c’est à dire dans le programme de développement pour l’après-2015».

Les débats approfondis sur les stratégies de développement pour l’après 2015 auxquels M. Kituyi a participé la semaine passée au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York, l’ont conduit à proposer de créer, à Genève, un groupe de travail à composition non limitée, qui alimenterait la réflexion sur le rôle central que le commerce pourrait jouer dans la réalisation de progrès durables. «Il est capital de jeter des passerelles solides entre les activités des organisations centrées sur le commerce basées à Genève et le débat sur le développement qui a lieu à New York.», a-t-il déclaré. De nombreux États membres ont accueilli favorablement cette proposition.

«Nous croyons à l’importance d’un système commercial multilatéral fondé sur la négociation, qui réponde aux besoins des pays en développement.», a indiqué M. Kituyi. «Mais, nous savons aussi que sa mises en place ne va pas sans de multiples difficultés. Si les évolutions récentes dans le domaine du commerce, dont l’élimination des obstacles tarifaires, ont servi les intérêts des pays en développement, les obstacles non tarifaires ont réduit certains des avantages obtenus.». M. Kituyi a ajouté qu’«un système multilatéral axé sur la négociation et régi par des règles est préférable au système actuel et à ses accords bilatéraux et régionaux toujours plus nombreux».

«La présence à Genève de la CNUCED, de l’OMC et de l’ITC ouvre entre nos organisations de formidables perspectives de synergies et de renforcement mutuel des aspects du programme de développement touchant au commerce.», a indiqué M. Kituyi. «La coopération avec des organisations telles que l’ITC et l’OMC contribuerait à faire un usage optimal des travaux d’analyse de la CNUCED». Des représentants de plusieurs groupes régionaux et d’un certain nombre d’États membres de la CNUCED s’étaient dits favorables à la création d’un groupe de travail lorsque M. Kituyi en avait suggéré la possibilité pour la première fois à la séance de la matinée. À cette occasion, le Secrétaire général avait déclaré: «La meilleure façon de célébrer le cinquantième anniversaire de la CNUCED est de placer le commerce et les questions qui s’y rapportent au centre du débat sur le développement et de les faire figurer clairement dans le programme de développement».

Le Directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo, a affirmé que les organisations centrées sur le commerce basées à Genève «sont toutes fermement convaincues qu’il existe des interactions entre commerce et développement». Selon lui, «la meilleure façon de progresser consiste à mener des négociations multilatérales, dans lesquelles chaque État, petit ou grand, a voix au chapitre et est entendu».

Lors de cette réunion, M. Azevêdo s’est dit «un peu préoccupé de constater que le commerce ne progresse pas autant que souhaité», précisant qu’il «a récemment fallu revoir à la baisse les projections de croissance pour l’année en cours, de 3,3 % à seulement 2,2 %».

Parmi les points positifs, M. Azevêdo a indiqué que de nouveaux débouchés s’ouvrent aux pays en développement qui peuvent intégrer les chaînes de valeur mondiales, actuellement en plein essor. Grâce au niveau de compétitivité qu’ils sont aujourd’hui capables d’atteindre, ces pays ont leur place dans ce type de mécanisme. Selon M. Azevêdo, l’enjeu est d’identifier les débouchés et de concevoir les politiques qui permettront d’aider les pays en développement à participer aux chaînes de valeur. «Cela devrait être possible et, de plus, ne pas être tellement onéreux.», a-t-il dit.

Selon M. Azevêdo, pour tirer parti de ces nouvelles possibilités, «il faut moderniser le cadre du système commercial qui est vieux de trente ans».

Arancha González a indiqué que l’ITC «est fondée en grande partie sur l’idée qu’il est possible, souhaitable et même avéré, que le commerce ouvre la voie à une croissance durable et équitable dans les pays en développement et, en particulier, dans les pays les moins avancés et les plus vulnérables».

«L’ITC, tout comme la CNUCED, célébrera son cinquantième anniversaire en 2014.» a fait observer Mme González, et «continuera de privilégier une approche pratique et concrète pour aider des milliers de décideurs, d’organismes commerciaux et d’organismes d’investissement, ainsi que de petites et moyennes entreprises (PME), à faire en sorte que les débouchés commerciaux se traduisent en flux commerciaux».

M. Kituyi et M. Azevêdo ont appelé les États membres de leurs organisations respectives à participer activement aux efforts visant à mettre le commerce mondial au service d’un développement durable et équitable.