MACHINE NAME = WEB 1

L’investissement étranger direct dans les pays développés chute pour la troisième année consécutive


Communiqué de presse
Pour l'utilisation des médias d'information - Ce n'est pas un document officiel
UNCTAD/PRESS/PR/2015/017
L’investissement étranger direct dans les pays développés chute pour la troisième année consécutive

Geneva, Suisse, 24 juin 2015

Les entrées d’investissement étranger direct (IED) dans les pays développés se sont essoufflées pour la troisième année consécutive, enregistrant une baisse de 28 % à 499 milliards de dollars, soit leur niveau le plus bas depuis 2004, selon le World Investment Report 20151 (Rapport sur l’investissement dans le monde 2015) de la CNUCED. Dans le même temps, les sorties d’IED des pays développés sont restées stables à 823 milliards de dollars.

D’un pays à l’autre, les flux d’IED ont enregistré de fortes fluctuations par rapport à l’année dernière au gré des fusions-acquisitions réalisées par les entreprises multinationales. Ces opérations se sont décomposées en cessions et acquisitions d’actifs. La cession par le britannique Vodafone de sa participation dans Verizon Wireless aux États-Unis (au groupe américain de télécommunications Verizon Communications), d’un montant de 130 milliards de dollars et réalisée en février 2014, a été la transaction la plus importante, contribuant à la baisse de l’IED enregistrée dans les pays développés en 2014. Dans le contexte d’un « trop-plein » mondial d’épargne − en particulier de celle des entreprises multinationales − les prêts intragroupe ont continué d’avoir des effets considérables, contribuant à l’instabilité.

Les entrées d’IED en Europe ont baissé de 11 % pour atteindre 289 milliards de dollars, poursuivant une tendance à la baisse qui persiste depuis 2012. En 2014, elles ont diminué dans 18 pays européens, y compris en Belgique, en France et en Irlande, qui avaient attiré des investissements considérables en 2013. Par contre, certains des pays européens qui ont enregistré les plus fortes hausses en 2014 étaient ceux qui avaient enregistré des flux d'entrée nets négatifs en 2013, tels que la Finlande et la Suisse. Les entrées d’IED au Royaume-Uni ont bondi à 72 milliards de dollars en 2014, ce pays demeurant ainsi le premier récepteur de l’investissement étranger direct en Europe (fig. 1).

Les sorties d’IED des pays européens sont restées pratiquement inchangées à 316 milliards de dollars. Les sorties d’IED de l’Allemagne ont pratiquement triplé, faisant de ce pays le premier investisseur direct d’Europe en 2014. La France a aussi augmenté fortement ses investissements à l’étranger, qui ont atteint 43 milliards de dollars (fig. 2). Par contre, les autres principaux pays investisseurs d’Europe ont vu leurs investissements à l’étranger dégringoler; ceux des Pays-Bas (pays européen qui a le plus investi en 2013) ont baissé de 28 %, et ceux du Luxembourg (qui était le deuxième investisseur en 2013) sont devenus négatifs. Les désinvestissements et les retraits de fonds de l’étranger réalisés par les entreprises multinationales britanniques ont continué d’être supérieurs aux nouveaux investissements, d’où un nouveau solde négatif de 60 milliards de dollars.

Les entrées d’IED en Amérique du Nord ont diminué de moitié pour atteindre 146 milliards de dollars, en baisse aussi bien au Canada qu’aux États-Unis. La part mondiale de l’Amérique du Nord est tombée à 12 % (contre 21 % en 2013). Selon les données relatives aux fusions-acquisitions, les cessions d’actifs des entreprises multinationales étrangères aux États-Unis se sont élevées à 176 milliards de dollars en 2014, du fait de la cession de Verizon, soit plus du double de la moyenne enregistrée en 2011-2013, qui s’établissait à 68 milliards de dollars. Sans cette transaction exceptionnelle, les entrées d’IED aux États-Unis auraient atteint un montant comparable à celui de 2013. Malgré cette baisse, les États-Unis demeurent le premier récepteur de l’IED dans les pays développés. Les sorties d’IED du Canada et des États-Unis, qui étaient déjà en hausse en 2013, ont augmenté pour atteindre 390 milliards de dollars, bien qu’elles soient encore inférieures au montant enregistré en 2011.

Dans la région Asie-Pacifique, les entrées d’IED en Australie et au Japon se sont contractées, tandis qu’elles ont enregistré une reprise en Nouvelle-Zélande. Les sorties d’IED du Japon ont baissé de 16 % après avoir progressé pendant trois années consécutives.

Les incidences des activités des entreprises multinationales sur la balance des paiements se sont accrues, en raison non seulement de l’IED mais aussi du commerce et du revenu de l’IED. L’expérience récente des États-Unis et du Japon montre que l’investissement direct à l’étranger a contribué à ouvrir la voie aux exportations de services à forte intensité de savoir, comme l’illustre la hausse des redevances versées par les filiales étrangères à leur société mère. En outre, l’augmentation du revenu de l'investissement direct à l’étranger a eu pour effet de contrebalancer le déficit commercial.

 
Figure 1 - Les 10 premiers pays développés récepteurs, 2013 et 2014
(En milliards de dollars)
PR15017f1_en_ss titre.jpg


 

Source : CNUCED, World Investment Report 2015.

Figure 2 - Les 10 premiers pays développés investisseurs, 2013 et 2014
(En milliards de dollars)
PR15017f2_en_ss titre.jpg


Source : CNUCED, World Investment Report 2015.

Rapport : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2015_en.pdf
Aperçu général en anglais : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2015_overview_en.pdf